« Et ce fut un grand moment d’émotion qui a eu un immense impact en Algérie .» Ces propos sont de l’ambassadeur Noureddine Djoudi, tenus hier mardi, au siège du ministère des Affaires étrangères situé sur le plateau des Annassers, à l’occasion du trentième anniversaire de la libération du combattant historique anti-apartheid pour l’émancipation du peuple sud-africain du joug du racisme.
Une initiative des étudiants de l’Ecole nationale supérieure de journalisme qui voulaient marquer cette date historique de la libération de Nelson Madela, le 11 février 1990, après 27 ans de prison, dont 18 dans l’horrible bagne de Robben Island et, pourquoi pas, en savoir plus sur cet héros entré dans la légende de la lutte pour la liberté. Une autre date qui marquera le combat contre le régime de l’apartheid est, sans nul doute , son exclusion, lors de la 29e session de l’Assemblée générale de l’Onu et de toutes les structures relevant de l’organisation jusqu’au Comité international olympique (CIO).
Etaient présents à cette commémoration de l’atypique leader africain , le chargé d’affaires par intérim de l’Afrique du Sud et le corps diplomatique accrédité à Alger. M. Beladehane, chargé de la communauté algérienne à l’étranger et des compétences, a mis en exergue la continuité de la politique étrangère de l’Algérie sur la base des principes de solidarité et de soutien de la lutte des peuples pour la liberté. Il citera, à cet égard, le discours du Président Abdelmadjid Tebboune au 33ème Sommet de l’Union africaine (UA) ,tenu samedi et lundi derniers à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne et siège de l’organisation. Lui succédant, le chargé d’affaires de l’ambassade d’Afrique du Sud à Alger a axé son intervention sur les fortes relations de solidarité de l’Algérie et de son pays qui trouvent leur prolongement dans le camp de la coopération économique et dans d’autres domaines.
Fortement applaudis, Noureddine Djoudi s’est retrouvé devant lui, par accident comme il l’explique, de par son rôle d’interprète étant anglophone, l’anglais étant la langue pratiquée par Mandela dans ses contacts avec le Gouvernement provisoire algérien (GPRA). Son témoignage, bien que succinct vu le cadre et le temps imparti, apportera une lumière crue sur des faits historiques avérés. Ainsi, c’est Nelson Mandela, qui suivait de près la lutte de Libération nationale algérienne, qui s’est rapproché des chefs de l’ALN jusqu’à son séjour dans les maquis pour sa formation militaire. L’expérience algérienne a été pour lui un sujet d’inspiration pour sa lutte contre le régime d’apartheid.
Noureddine Djoudi mettra en avant les péripéties de l’engagement de « Madiba », dans un contexte dominé par le colonialisme portugais en Angola, les deux Rodhésie, etc. Il sera beaucoup question du commandant Si Djamel (Cherif Belkacem), qui accompagnera longtemps Mandela jusqu’à développer une grande amitié dont il témoignera plus tard dans un ouvrage. Et c’est en larmes que Noureddine Djoudi évoquera cette époque dont certains médias occidentaux se sont évertués à zapper la contribution de l’Algérie à la lutte du peuple sud-africain. Pour preuve supplémentaire de l’attachement de Mandela à l’Algérie, sa première visite qu’il lui réserve. Le principe qui a guidé l’engagement de l’Algérie est aujourd’hui le même dans le cas de la crise libyenne.
En effet, Sabri Boukadoum, le ministre des Affaires étrangères, qui accompagnait le Premier ministre Abdelaziz Djerad au 8e Sommet du Comité de haut niveau sur la Libye, a appelé à donner à l’Union africaine un plus grand rôle dans la recherche d’une solution à la crise et a souligné que « la solution ne peut être que politique et pacifique et ne peut venir que des Libyens eux-mêmes, avec l’aide internationale et notamment les pays voisins».
Notons aussi que cette constance dans l’engagement de l’Algérie a été réitérée par le Président Tebboune au dernier Sommet de l’Union africaine.
B. T.
