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Tebboune à Tamanrasset et à Illizi : «Je connais parfaitement vos problèmes»

De notre envoyé spécial à Tamanrasset
et à Illizi, Brahim Taouchichet

La place du 1er-Novembre de la ville de Tamanrasset aura vécu, l’espace d’une fin de journée, au son du tindi (chant féminin) et de l’iswat (hommes dansants autour des femmes). Les hommes bleus, hauts perchés sur les dromadaires drapés de leurs plus beaux atours, improvisent une ronde de séduction pour charmer aussi bien les jeunes filles présentes en nombre dans la placette que les visiteurs d’un jour.
C’est une atmosphère de fête à proximité de la Maison de la culture de la capitale de l’Ahaggar, où le candidat à la présidentielle 2019, Abdelmadjid Tebboune, était attendu pour parler aux habitants de la région, pour certains venus de loin. Et ce n’est pas une coïncidence si, au dehors, fuse, en soutien, le nom de celui qui prétend à la magistrature suprême, briguée par les quatre autres candidats qui ne manquent pas d’ambitions. Abdelmadjid Tebboune, drapé de l’habit traditionnel, dans une salle qui s’est avérée exiguë, pour une affluence nombreuse, aura développé deux sujets cruciaux qui tiennent à cœur les enfants de Tamanrasset tout aussi bien que ceux de la wilaya d’Illizi : le tourisme et l’emploi des jeunes. L’orateur s’insurgera dans la capitale du Tassili Najjer contre le fait que dans cette capitale régionale, le chômage est en hausse alors que, paradoxalement, il enregistre une certaine baisse ailleurs. Il promet d’y remédier s’il est élu. Illizi lui fait un grand accueil sur le tarmac de l’aéroport Hadj-Akhamokh hyper-sécurisé : «Telemite» - bienvenue. Les attentes des populations du Sud sont grandes : Ansej, levée du gel des projets à caractère économique et social. Tebboune s’engagera à en faire ses priorités une fois élu. Il évoquera la question du tourisme, le moteur des régions du Grand Sud. Dans la Maison de la culture Othmane-Bali, il proclamera sa volonté de relancer le secteur, faire de Tamanrasset une capitale du tourisme mondial sous un tonnerre d’applaudissements. Il n’omettra pas également d’insister sur l’impérieuse nécessité de trouver un juste équilibre avec les besoins de sécurité, IIlizi n’étant pas loin de la frontière libyenne, en proie à la guerre civile. Tamanrasset se trouve dans le creuset d’une double difficulté inhérente à la contrebande des narco-trafiquants et à l’afflux continuel des habitants du Sahel, fuyant les affres de la soif et de la faim. Villes d’histoire, ces deux capitales régionales veulent être aussi des pôles d’espoir. «La région a souffert et souffre depuis 2014», dira celui dont la carrière est faite de gestion administrative de la ville. «Je connais vos problèmes», dira-t-il, devant une assistance suspendue à ses lèvres, citant, à titre d’exemple, la santé qui pose le problème de l’éloignement et celui induit par les coûts de transport. Il lancera aussi l’idée de relancer l’agriculture saharienne selon des normes scientifiques, grâce à des universités agricoles dédiées, car elle a des spécificités différentes des régions du nord du pays, selon lui. Il propose la création d’une banque agricole du Sud pour concrétiser ce projet. Au demeurant, dit-il, le caractère attractif de la région est évident, beaucoup de pays sont intéressés par venir investir dans le Grand Sud. «Cette région m’est chère» clamera Tebboune, «Aidons-nous les uns les autres.» Et aux gens d’Ilizi : «Gens de Tassili Najjer, ne vous laissez pas manipuler, allez voter le 12 décembre.» Connus pour leur pacifisme et leur patience ancestrale, les habitants du Grand Sud prennent note des engagements de ceux qui promettent beaucoup dans cette campagne électorale où une certaine décantation semble s’accélérer. Il est vrai, également, qu’il reste 5 jours avant le jour fatidique du scrutin présidentiel du 12 décembre rejeté par une partie de la population et cela est un secret de Polichinelle. Pour autant, ces élections sont vues comme l’unique voie de sortie de crise pour l’instauration d’une nouvelle République. Voire… Il reste que ces deux escales du candidat Tebboune n’ont enregistré aucun geste d’agressivité de la part des populations, à l’inverse de certaines villes du Nord où cela est devenu récurrent.
B. T.

 

 

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