Comme pour l'affaire montée de toutes pièces du bombardement d'une maternité à Marioupol, une autre fake news a enflammé les médias et les réseaux sociaux impérialistes malgré son énormité. L'auteur du mensonge est le ministère ukrainien des affaires étrangères qui a publié un communiqué affirmant le bombardement par Moscou d'une mosquée dans laquelle avaient trouvé refuge de nombreux citoyens turcs..
N'ayant aucune confirmation officielle de cette attaque, le gouvernement turc refusait de réagir ce samedi malgré le forcing des Ukrainiens. L'ambassade d'Ukraine à Ankara a passé la journée à alerter journalistes et officiels.
Rappelons que le consulat de Turquie à Odessa, grand port du sud de l’Ukraine, avait appelé le 7 mars sur Twitter les ressortissants turcs présents à Marioupol à se mettre à l’abri dans la mosquée visée, « en vue d’une évacuation vers notre pays ». Pendant ce temps-là, l’opération désinformation se poursuivait sur tous les fronts. Ainsi, les autorités ukrainiennes relayaient, notamment en Turquie, l’alerte d’un adjoint au maire de Marioupol, Petro Andryushchenko, postée sur Facebook en ukrainien et en anglais.
« Le président turc Recep Tayyip Erdogan doit savoir que […] 86 citoyens turcs se cachent en ce moment dans la mosquée, dont 34 enfants. En ce moment, l’armée russe bombarde la zone y compris la mosquée », insistait-il. « Le chef de la nation (turque) observera-t-il calmement l’anéantissement inhumain des citoyens turcs, en se limitant à la garantie de négociations insensées entre la Fédération de Russie et l’Ukraine ? », poursuivait l’adjoint du maire. Après avoir mobilisé les Occidentaux par le mensonge, les autorités ukrainiennes cherchent à gagner la sympathie des musulmans au prix de grossières fake news.
Quant aux télés et sites européens, et particulièrement français, ils ont repris tout simpplement la version ukrainienne, en la dramatisant, comme pour la fameuse maternité. Tout ce qui peut accabler Poutine, ils le reprennent et le tournent en boucle même si c'est un gros mensonge. Cette impartialité dépasse toutes les bornes et commence à réveiller les citoyens qui, au delà des gestes de solidarité envers les Ukrainens, ne sont plus prêts à gober n’importe quoi. Ainsi, le président de l'Association de la mosquée Souleiman de Marioupol, Ismail Hacioglu, joint par la chaîne turque HaberTürk samedi en début d'après-midi, a assuré que le quartier était sous le feu mais que la mosquée elle-même n'avait pas été touchée. «Les Russes bombardent la zone (...) qui se trouve à 2 km de la mosquée, et une bombe est tombée à une distance de 700 m de la mosquée» avait-il indiqué auparavant sur Instagram. Trente civils turcs se trouvent à l'intérieur de l'édifice, «dont des enfants», a-t-il dit, sans en préciser le nombre.
Cette fois-ci, le mensonge ne passera pas. Mais qu’en est-il des dizaines d’autres mystifications relayées par le puissant appareil de propagande occidental ?
