Dans le sillage des déclarations officielles et des décisions gouvernementales visant l’application de la loi sur la lutte contre la fraude et la spéculation, intervenues dans un contexte particulier marqué par la perturbation du marché et la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires de première nécessité, l’ANCA s’implique dans cette démarche et rend compte de sa vision et de son programme d’action de lutte contre ce fléau.
Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C’est au cours d’un point de presse, tenu jeudi au siège national de l’ANCA au Palais des Expositions, Pins-Maritimes à Alger, que son président, Tahar Boulanouar, a fait état de la vision de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA) sur le sujet de l’heure qui concerne les perturbations du marché de la consommation et la hausse des prix de plusieurs produits alimentaires de large consommation. « Nous saluons la nouvelle loi sur la lutte contre la fraude et la spéculation présentée dimanche dernier en Conseil des ministres sous la présidence du président de la République», a-t-il déclaré devant un parterre de journalistes.
Selon lui, l’instabilité des prix des produits de large consommation est une situation qui n’arrange ni le consommateur, dont le pouvoir d’achat ne cesse de s’éroder, ni le commerçant. Il fait savoir que les véritables raisons relèvent du comportement de certains cercles véreux, introduits dans le circuit du marché qui exercent le monopole sur les produits les plus demandés.
C’est dans ce contexte que l’ANCA réitère son appel à la multiplication des marchés de gros en Algérie, qui garantissent la disponibilité et la stabilité des prix. « Des marchés de gros des produits alimentaires et agroalimentaires qui répondent aux normes de la pratique de la profession n’existent pas en Algérie », déplore Tahar Boulanouar. Néanmoins, il se réjouit de l’annonce de la délocalisation du marché de gros de Semmar dans la commune de Aïn Naâdja et son transfert à El-Kharrouba dans la wilaya de Boumerdès, en attendant la réalisation de 5 autres projets à l’échelle nationale. « Si le marché de Semmar accueille actuellement 271 commerces de gros, le nouveau marché d’El-Kharrouba pourra accueillir jusqu’à 600 grossistes », explique-t-il. Ceci pour insister sur l’importance de l’offre qui est un facteur déterminant pour éviter la spéculation et réguler le marché, estime-t-il. Le président de l’ANCA pense que la régulation du marché et la stabilité des prix sont le gage de garantie à même d’attirer les investisseurs étrangers dans le secteur agricole. Ajoutant que les perturbations du marché des fruits et légumes observées ces dernières semaines impactent sévèrement le chiffre d’affaires des commerçants. Et c’est dans ce sens qu’il prend la défense des commerçants dans cette conjoncture marquée par le monopole de certains réseaux sur les produits de large consommation. Parlant de la rétention, il dira que le stockage illicite nuit aux règles de l’organisation du marché en raison de l’implantation des entrepôts non identifiés et des chambres froides non recensés par les autorités, ce qui pourrait constituer de véritables foyers de monopole des produits, ajoute-t-il.
Enfin, l’Association des commerçants, par la voix de son président, s’engage à lancer des campagnes de sensibilisation en direction des commerçants, afin de les avertir sur les conséquences de la spéculation et, par là même, les prémunir contre les sanctions sévères prévues par la nouvelle loi dans le cadre de la lutte contre la spéculation et les pratiques commerciales frauduleuses.
A. B.
