La décrue des contaminations au Covid-19 se confirme selon les experts, qui sont nombreux à noter, ces derniers jours, une baisse, certes progressive, mais néanmoins régulière du nombre de patients admis dans les services de soins critiques. Un constat conforté par le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, qui a fait savoir que les principaux indicateurs démontrent une évolution sanitaire relativement rassurante, notamment dans les wilayas du Centre et de l’Est.
Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Cette décrue se traduit, selon Lyes Merabet, par une baisse avérée du nombre des consultations dans les points de garde ainsi qu’au niveau des services Covid-19. «Nous avons pu constater le recul des contaminations dans quasiment la plupart des structures sanitaires», a-t-il affirmé. Il précise, toutefois, que la décroissance des cas de contamination est marquée par une progression lente et progressive à l’échelle nationale, en sachant que quelques wilayas continuent de faire face à un flux conséquent de patients demandant de l’oxygène ainsi qu’une prise en charge en soins intensifs. Ce qui est normal, dit-il, en rassurant que la situation devrait connaître une accalmie dans les jours qui viennent.
Notre interlocuteur a également indiqué que, naturellement, la décrue a permis «de désengorger les hôpitaux». En termes de dotation des structures sanitaires des équipements essentiels à la prise en charge des patients Covid, le praticien a assuré que les «efforts consentis par les autorités sanitaires d’un côté et par les citoyens de l’autre ont contribué à remédier à la situation chaotique qui prévalait dans les hôpitaux à un certain moment».
Tout en notant l’amélioration de la situation pandémique, ce dernier appuie qu’il ne faut en aucun cas qu’il y ait un relâchement dans le respect des gestes barrières en société. «On constate malheureusement que la peur et l’angoisse des derniers jours ont vite laissé place au laisser-aller d’une partie des citoyens». Il appelle dans ce sens, les autorités à faire preuve de plus de rigueur en vue d’inciter les citoyens à respecter le protocole sanitaire.
Revenant sur les retombées de cette troisième vague qui a sans doute été la plus meurtrière, Lyes Merabet juge qu’il est nécessaire pour les autorités sanitaires de repenser l’organisation et la gestion du secteur de la santé. Cela implique au préalable, la mobilisation de toutes les ressources humaines relevant de la santé, dont celles travaillant dans le privé. Il rappelle à ce titre que 50% de ces ressources travaillent dans le secteur privé. Cette dernière vague a prouvé, selon lui, qu’il est absolument important d’impliquer d’une manière coordonnée cette catégorie de personnel soignant dans la lutte contre le Covid-19. Par ailleurs, le président du SNPSP a considéré que notre système de santé ne cesse de montrer ses limites. Beaucoup d’enseignements doivent être tirés de ces derniers évènements, d’après lui. Car, dit-il, «il n’est pas sans rappeler que de nouveaux phénomènes sont apparus au fur et à mesure de l’évolution de cette crise. Il citera dans ce sens, l’automédication, qui a pris une ampleur considérable durant ces dernières semaines. Autre élément relevé par le docteur Merabet, celui du recours abusif au stockage des médicaments, antibiotiques, corticoïdes et autres par les citoyens, juste pour la «prévention». Un aspect inquiétant, souligne-t-il, en insistant sur l’urgence de pallier ce genre de comportement, qui tend à entraîner une pénurie de certains produits dans les hôpitaux et les pharmacies.
Lyes Merabet a, sur un autre plan, préconisé le maintien des gestes barrières, car la situation peut vite devenir incontrôlable. Il mise également sur la vaccination de masse pour endiguer de façon plus efficace le virus. Les autorités sanitaires devront, quant à elles, précise-t-il, tenter d’engager un plan plus étudié dans la perspective d’anticiper un éventuel nouveau scénario catastrophe.
M. Z.
