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Le drame fait réagir la société civile La Casbah pleure ses morts et la Fondation Casbah s’en lave les mains

«La Fondation Casbah s’en lave les mains : il est trop tard, la Casbah vient de mourir», c’est en ces termes que son président, Ali Mebtouche, résume la situation dans laquelle est plongé le patrimoine historique, touristique et architectural de la capitale, classé patrimoine universel, au lendemain du décès tragique de 5 personnes suite à l’effondrement d’un immeuble dans la Basse-Casbah lundi dernier. Ce joyau, mémoire de la Bataille d’Alger n’est plus ce qu’il devait être, selon le président de la Fondation Casbah, fondée en 1991.
Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Intervenant lors d’une conférence de presse, son premier représentant, Ali Mebtouche, s’attaque d’emblée aux pouvoirs publics qui devaient gérer depuis des années la situation des 1 700 maisons dans la vieille ville dont 500 de type européen. Dans les détails, 17% de ces maisons sont en bon état, 23% dans un état moyen, 18% en mauvais état, 40% en très mauvais état. Ce qui fait dire à l’intervenant que 60% des habitations de la Casbah nécessitent une intervention énergique.
C’est un cri d’alarme perçu par les décideurs depuis des années, qui décident d’une vaste opération de réhabilitation par des spécialistes étrangers. L’on nous explique que des architectes français de renommée, Valérie Pécresse et Jean nouvel furent invités dans un premier temps par le wali d’Alger en 2018 afin d’ouvrir le dossier et d’engager ce vaste chantier de rénovation. Mais, le président de la Fondation, entouré de quelques membres, de s’interroger : «Jusqu’à présent, on n’a pas encore connaissance du dossier, et rien ne nous a été proposé sachant qu’on ne peut pas toucher à la Casbah sans l’accord du mouvement associatif.» «Les autorités donnent l’impression de confondre le projet «Alger la blanche» avec celui de la Casbah», enchaîne Réda Amrani, vice-président, pour expliciter : «Réhabiliter la Casbah ou la Baie d’Alger, on n’en sait rien, puisque les pouvoirs publics versent dans la confusion car ils n’ont rien proposé à ce jour.»
Le président de l’association s’attaque à tous les pouvoirs publics, du président de la République au maire. Et face au drame de lundi, il se dit s’en laver les mains. «Nous avons la conscience tranquille», lâche-t-il sèchement, avant de poursuivre : «Les autorités sont payées pour préserver le site, la mémoire et les âmes qui y vivent.» Un membre de l’association, architecte de fonction, enchaîne dans le même sens : «Nous intervenons par amour car la Casbah est un lieu affectif, le berceau de la Révolution et nous la portons dans notre cœur», comme pour charger les responsables qui font la sourde oreille à leurs propositions et solutions pour la restauration du site et la protection des vies humaines.
Ali Mebtouche nous signifie que l’association compte des experts en architecture, environnement, sociologie, urbanisme et économie issus d’Alger et de différentes régions d’Algérie.
En 2007, 830 familles ont été relogées à Sidi Ramdane et 345 à Souk Djemaâ, avons-nous appris. Et au moment où l’association avait sollicité 3 000 logements afin de prémunir les habitants des dangers d’effondrement des bâtisses, «le ministre des Finances avait refusé notre proposition», accuse le président de l’association, avant de dénoncer gravement que «2 000 logements destinés au relogement ont été détournés». Mais évoquant le problème sensible des habitations vides et squattées par des indus, le vice-président dénonce la démission des pouvoirs publics, face aux propositions de l’association quand la sonnette d’alarme fut tirée face aux dépassements. «Nous avons demandé de murer les maisons abandonnées, de créer la police de l’environnement et proposé de créer 5 postes de police municipale», regrette-t-il.
Un membre de l’association témoigne que «jusqu’à nos jours, 1 170 familles ont été déplacées, mais face au désengagement des pouvoirs publics, beaucoup d’abus ont été enregistrés». Une situation qui a fait réagir l’association qui n’est pas allée de main-morte pour tirer la sonnette d’alarme et consigner au plus vite des propositions pour parer au phénomène du retour des délogés. Ceci a été constaté dès la première opération de relogement en date de 2007, nous témoigne-t-on. Et de
préciser : «Nous avons élaboré à l’époque des listes nominatives des déplacés afin de faciliter l’action d’intervention des pouvoirs publics pour parer à ce phénomène.»
Pour l’heure, l’association en charge du site historique de la Casbah qui compte 60 000 âmes se dit «s’attendre au pire dans les jours à venir». «Les habitants sont en danger de mort, et tout peut s’effondrer, car il s’agit d’habitations en dur et non de bidonvilles», conclut le vice-président de la Fondation Casbah, Réda Amrani.
A. B.
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