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Industrie Algérienne au 1er trimestre 2018 La complainte des chefs d’entreprises

La morosité qui frappe l’économie nationale est illustrée de façon implacable par les résultats de l’enquête menée par l’Office national des statistiques (ONS) auprès des industriels, du secteur public comme du privé, au premier trimestre de cette année.
Et dire qu’avec son taux de croissance de 4,1%, l’industrie a participé à sauver la face lors du premier trimestre de cette année ! Pourtant, à se fier aux conclusions de l’enquête de l’ONS, la plupart des chefs d’entreprises disent avoir utilisé leurs capacités de production à moins de 75%. Une des raisons de cet état de fait est due à l’approvisionnement en matières premières ; il a été inférieur à la demande exprimée selon plus de 34% des enquêtés du secteur public et près de 19% de ceux du privé, ce qui a engendré des ruptures de stocks à plus de 64% des premiers et à près de 40% des seconds. On rappellera que dans l’état des comptes nationaux au premier trimestre, les chiffres de l’ONS ont établi que plusieurs filières de l’industrie nationale traversent une passe difficile. Ainsi, elles sont cinq branches à endurer une croissance négative lors du premier trimestre de cette année, les mines et carrières (-10,2%), les industries sidérurgique, métallique, mécanique et électrique (-7,4%), les industries diverses (-6,9%), les textiles (-1,1%) et les cuirs et chaussures (-1,1%). Ceci, alors que la demande en produits fabriqués a connu une hausse, selon les dires des industriels aux enquêteurs de l’ONS qui ont rapporté que la hausse de la demande en produits fabriqués a été plus prononcée chez le privé. En effet, plus de 66% des chefs d’entreprises du secteur public et 87% de ceux du privé ont satisfait toutes les commandes reçues. Toutefois, des produits demeuraient en stocks chez la majorité des industriels des deux secteurs, mais sans que cela ait eu le don de les inquiéter, situation jugée «normale» par plus de 74% des opérateurs du secteur public et par près de la moitié de ceux du privé. Il faudrait souligner également que la hausse a été plus prononcée pour le secteur des matériaux de construction et de l’agroalimentaire, selon les chefs des entreprises privées concernées par l’enquête, confirmant ainsi les statistiques avancées ces derniers jours sur la situation économique du pays entre janvier et mars derniers.
Sur un autre plan, celui de la main-d’œuvre, sans doute pas le moins important dans la vie d’une entreprise, durant le premier trimestre 2018, les entrepreneurs du secteur public ont fait état d’une baisse de leurs effectifs, alors que les entreprises du secteur privé ont connu une stabilité. Plus de 88% des patrons du secteur public et plus de 50% du privé jugent le niveau de qualification du personnel suffisant. Par ailleurs, l’enquête nous révèle que plus de 15% des entrepreneurs du secteur public et près de 40% de ceux du privé déclarent avoir trouvé des difficultés à recruter, notamment du personnel d’encadrement et de maîtrise. Et puis, près de 74% des chefs d’entreprises du public et la plupart du privé affirment ne pas pouvoir produire davantage en embauchant du personnel supplémentaire. D’autre part, seulement 30% des chefs d’entreprises du secteur public ont jugé bon l’état de leur trésorerie, alors que leurs homologues du privé, pour la plupart d’entre eux, ils le jugent «normal». Globalement, les charges élevées, le remboursement des emprunts et la rigidité des prix, continuent d’influer sur l’état de la trésorerie, selon les conclusions de l’ONS qui nous apprennent que plus de 9% des chefs d’entreprises du secteur public et 13% de ceux du privé ont recouru à des crédits bancaires et la plupart n’a pas trouvé de difficultés à les contracter.
L’autre tare à laquelle les entrepreneurs industriels des deux secteurs ont dû faire face, selon leurs dires, c’est la vétusté des équipements. L’enquête a en effet établi que 76% du potentiel de production du secteur public et près de 25% de celui du privé ont connu des pannes durant ce trimestre, engendrant des arrêts de travail allant jusqu’à 30 jours pour près de 38% dans le secteur public et inférieurs à 13 jours chez les entrepreneurs du privé.
Après un début d’année plutôt pas très emballant pour leurs activités, les patrons de l’industrie algérienne des deux secteurs ont tablé sur une reprise entre avril et juin caractérisée par des hausses de la production, de la demande, des prix de vente et des effectifs, avec de bonnes retombées sur leur trésorerie. Il reste à savoir si ces vœux se sont effectivement matérialisés lors du second trimestre, parce que à l’allure prise depuis le début de cette année par la machine économique dans son ensemble, il y a de bonnes raisons de douter, à moins que les milliards de dinars injectés par les pouvoirs publics aient dopé les secteurs et les filières à la traîne, et ils sont nombreux.
Azedine Maktour

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