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PRIX DE LA SARDINE La spéculation à l’origine de la flambée

©New press
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La sardine ne cesse de se faire désirer. Affiché à des prix exorbitants, ce poisson bleu est, depuis plusieurs mois, inaccessible à de nombreux ménages. Alors que les marins-pêcheurs accusent les rabatteurs «opportunistes» de spéculation, le ministre du secteur évoque la rareté du poisson sur nos côtes.
Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les poissonneries sont depuis quelques mois désertées par les clients. Point de rush sur ces étals où les différentes variétés de poisson attendent désespérément preneurs. Les raisons : les prix affichés font fuir plus d’un. Même la sardine est boudée. Affichée entre 900 et 1 000 dinars, elle rivalise avec les poissons nobles tels que le merlan et la dorade. La flambée du prix de la sardine rebute les amateurs de ce poisson bleu. Aujourd’hui, elle n’est plus à la portée de toutes les bourses. Pourtant, la sardine a été pendant longtemps réputée pour être le plat du pauvre.
Outré par l’«insolence» du prix de la sardine transcrit sur un bout de carton, Mohamed, la soixantaine passée, ne cesse de faire des allers-retours devant les quelques étals de poisson au marché de Aïn Bénian, à l’ouest d’Alger. «C’est trop cher ! De toute ma vie je n’ai jamais vu la sardine à ce prix-là», lâche-t-il. Il se plonge dans ses souvenirs et se rappelle du temps béni où avec un groupe de « ouled el houma », ils cotisaient quelques sous pour organiser une grillade de sardine sur la plage du coin. Un festin que ce retraité et ses potes s’offraient à l’époque presque tous les vendredis. «Chaque fin de semaine, mes copains et moi attendions le vendeur à la criée dans notre quartier pour nous approvisionner en sardines fraîches de la matinée», narre-t-il.
Quelques tomates et du citron dans le sac mais aussi du sel pour relever le goût et la saveur de la grillade, ils se dirigent vers la plage du quartier. «Nos grillades accompagnées de l’emblématique limonade Hamoud Boualem étaient mémorables», se souvient-il avec beaucoup de nostalgie. Hamid lui aussi «fuit» la sardine depuis que son prix a dépassé les 250 dinars. Désormais, il ne peut plus s’offrir ne serait-ce qu’une livre de ce poisson. La sardine n’est plus au menu de son foyer depuis de longs mois. D’ailleurs, note-t-il, ses enfants ont carrément oublié le goût de ce poisson bleu. Aujourd’hui, ce père de famille préfère se rabattre sur la volaille dont le prix a connu, ces derniers temps, une baisse significative en raison de la grippe aviaire qui a touché dernièrement des élevages dans la wilaya d’Oum-el-Bouaghi, à l’est du pays. «La sardine persiste depuis des mois entre 900 et 1000 dinars alors qu’aujourd’hui, le poulet est à 270 dinars le kilogramme. C’est plus intéressant et plus économique d’acheter un poulet de deux kilos à 540 dinars», dit-il.

Les explications des marins-pêcheurs
La plupart des marins-pêcheurs imputent la flambée du prix de la sardine à leurs sorties en mer espacées en raison des conditions climatiques défavorables. D’autres, plus au fait des pratiques dans les ports de pêche, pointent du doigt les intermédiaires spéculateurs qui raflent leur pêche et l’écoulent sur le marché à des prix exorbitants.
Le président du Syndicat national des marins-pêcheurs, Hocine Bellout, explique les pratiques mafieuses des «rabatteurs» qui consistent, selon lui, à monopoliser l’achat et la vente du poisson à l’échelle nationale. «Ils sont quelques requins qui exercent un monopole et font la loi dans les ports de pêche au su et au vu de tout le monde. Ces gens n’ont rien à voir avec le secteur. Ils ne détiennent ni fascicule de pêche ni registre de commerce», dénonce-t-il
Selon lui, ces rabatteurs «régulent» le marché du poisson à leur manière et tirent toujours le prix du poisson vers le haut. «Ils achètent le casier de sardine entre 10 mille et 12 mille dinars, un prix qui aurait permis de trouver ce poisson entre 500 et 600 dinars le kilo sur le marché. Ils continuent ensuite à surenchérir entre eux, alors qu’en réalité, ils se sont déjà mis d’accord sur le prix avant l’ouverture de la transaction. C’est ainsi que le casier de la sardine finit par atteindre 20 mille dinars. A ce prix, les poissonniers ne pourront jamais vendre la sardine à moins de 900 dinars le kilo en détail», confie-t-il.
Le ministre du la Pêche et des Produits halieutiques avait affirmé, de son côté, que le poisson manque réellement sur le marché. Selon lui, le volume de production à travers la bande côtière a atteint sa limite. Cette rareté, précise-t-il, est constatée même durant la période de pêche qui est comprise entre le mois de mai et celui de novembre.
Le ministre du secteur ne fait, pour le moment, que constater sans apporter une quelconque solution concrète à ce problème qui perdure et qui prive des Algériens d’avoir leur ration de protéines indispensable pour la santé.
Ry. N.
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