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Le 22 février et le 1er mars ont rebattu les cartes

Par Hassane Zerrouky
Dans tout pays connaissant une situation de crise aiguë pareille à la nôtre – des millions de personnes dans la rue - un chef d’Etat doit s’adresser à son peuple. Ce ne sera pas le cas parce qu’il ne le peut pas.
Qui plus est, ce qu’a vécu l’Algérie depuis le 22 février et surtout le 1er mars a rebattu les cartes. Car personne, ni les autorités ni l’opposition, n’a vu venir cette lame de fond populaire. Certes, il y avait une grogne sociale. Des grèves par-ci, des sit-in de protestation par-là, et pas une semaine ne passait sans colères sociales où l’on brûlait des pneus et où parfois des bâtiments publics étaient pris à partie ou saccagés : il y en avait tellement que ça a fini par se banaliser. En tout cas pas de quoi fouetter un chat et inquiéter les autorités du moment que ces protestations populaires restaient limitées localement et sans débouchés politiques. Ça faisait, certes, un peu désordre, mais sans plus parce que ça faisait partie de l’ambiance algérienne. C’est du moins ainsi que les choses étaient perçues en haut lieu.
Et puis, l’UGTA tenait bien ses troupes et veillait au grain, son principal responsable ne ratait jamais une occasion de s’afficher aux côtés de Ali Haddad, le chef du patronat, et jurer ensemble leur fidélité au chef de l’Etat. Les syndicats autonomes tentaient de faire bouger les choses mais sans y parvenir. Et l’opposition politique, de réunion en réunion, s’époumonait sans parvenir à être audible.
Rien ne semblait donc perturber l’ordre naturel des choses. Pas même les bagarres et les violents incidents lors des matchs de football. Tant que ça se limitait aux stades et que ça n’allait pas plus loin, c’était gérable. Quelques matchs à huis clos et l’affaire était close.
Mais là, ce que l’Algérie vit aujourd’hui n’est pas un match de foot. C’est un peuple qui est descendu dans la rue. Et même si ce n’est pas encore gagné, il faut l’écouter. Alors question : maintenant que les cartes sont rebattues : le pouvoir va-t-il s’entêter à tenir l’élection présidentielle ? Est-elle encore à l’ordre du jour ? Abdelaziz Bouteflika – aucune image de sa convalescence à Genève n’a été diffusée – est-il au moins en capacité de faire la moindre déclaration, c’est du moins ce qu’on attend d’un Président en fin de mandat dans pareille situation ? Ou alors va-t-il enfin entendre, s’il est réellement informé et conscient de ce qui se passe – le cri du peuple, d’une jeunesse où le souvenir de la décennie noire s’est éloignée ou ne lui parle plus et que le pouvoir a agitée en vain pour la dissuader de manifester ?
H. Z.
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