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ENTRE TESTS DE DÉPISTAGE, TRAITEMENTS ET OXYMÈTRE Le Covid-19 épuise le portefeuille des malades

Le parcours d’un malade Covid-19 s’annonce des plus complexes. Outre sa santé qui n’est pas au beau fixe et son état psychologique chancelant, il aura à faire face à de grandes dépenses pour assurer les soins et les tests onéreux qu’impose cette maladie.
Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les contaminations au Covid-19 connaissent, depuis quelques semaines, une croissance vertigineuse en Algérie. Des centaines de personnes sont affectées au quotidien. Outre ceux qui nécessitent une hospitalisation en urgence, de nombreux malades sont soumis à un long protocole de soins contre ce virus. Leur souci ne se limite pas uniquement à leur état de santé puisque cette maladie affecte également leur état psychologique et impacte leur portefeuille. Pour la plupart d’entre eux et leur famille, ces ressources financières ne sont pas souvent disponibles.
À peine les premiers symptômes associés au Covid-19 apparus que ces malades empruntent un long parcours du combattant pour réaliser les tests de diagnostic et analyses demandés par les médecins. Un chemin de la guérison qui passe par plusieurs actes médicaux, très souvent non remboursables par la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (Cnas).
Dès l'apparition des premiers symptômes du Sars-CoV-2, Naïma a eu le réflexe de se faire dépister. «J’ai senti une fatigue aiguë mais je n’avais pas de fièvre. Le lendemain, j’ai été dans un laboratoire d’analyses médicales où on m’a recommandé d’effectuer un test antigénique. On m’a expliqué que ce test n’était fiable qu’après avoir développé les symptômes», raconte-t-elle.
Après avoir déboursé 3 000 dinars pour réaliser ce test de dépistage dont le résultat s’est avéré positif, elle se dirige vers le cabinet de son médecin traitant. Elle ressort avec une longue ordonnance dont le montant frôle les 4 000 dinars. «Hormis l’antibiotique, le reste des médicaments que mon médecin m’a prescrits ne sont pas du tout remboursables par la Cnas», fait-elle remarquer.
Les dépenses de cette mère de famille ne s’arrêtent pas ici puisque son médecin lui recommande de se doter d’un oxymètre. «Elle m’a expliqué que ce nouveau variant du coronavirus attaque les poumons et qu’il faut que je surveille le niveau de saturation en oxygène dans le sang avec un appareil que j’ai payé 4 500 dinars chez le pharmacien du quartier. Dans d’autres officines, le même oxymètre est proposé à 5 000 DA», dit-elle.
Dotée de son traitement et d’un oxymètre, Naïma a respecté scrupuleusement un isolement à domicile de 14 jours. «J’ai évité mon mari et mon fils pendant deux semaines pour ne pas les contaminer et propager la maladie», note-t-elle. Au bout de cette période, sa première sortie était pour effectuer un test de sérologie. Une analyse médicale qui lui a coûté 1 800 dinars et qui permet de voir si elle doit lever son isolement ou le prolonger. «On m’a informé que si le test est positif cela signifie que la charge virale persiste et qu’un autre test de sérologie s’impose une semaine plus tard. S’il est encore positif, un troisième test sera effectué au bout de la semaine suivante», explique-t-elle.
Les professionnels de la santé recommandent que le malade Covid-19 reste en isolement un minimum de 48 heures après la résolution des symptômes avant de pouvoir reprendre leur vie normalement. Avec autant de dépenses indispensables pour traiter cette infection au Sars-CoV-2 et lutter contre sa propagation, les patients ont dû puiser dans leurs économies, déjà affaiblies par le ralentissement de l’économie et de l’inflation.
Ry. N.

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