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SAHARA OCCIDENTAL : SOUTIEN ZÉLÉ AUX THÈSES DU MAKHZEN Le jeu malsain de Riyad

Les propos du représentant permanent de l’Arabie Saoudite aux Nations-Unies ne pouvaient passer inaperçus. S’exprimant lors de la 76e Assemblée générale de l’ONU à New York, il s’est placé une nouvelle fois aux côtés de Rabat dans le dossier du Sahara Occidental, en des termes qui dépassent toutefois la simple expression de solidarité.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - La terminologie qu’a utilisée le porte-parole de Riyad pour exprimer son soutien au Maroc sort de son cadre habituel, elle n’est plus axée sur les «souhaits» ou «l’espoir», formules habituellement utilisées pour faire part de la position de son pays en vue d’un règlement du conflit du Sahara Occidental. Les mots sont bruts, tranchants. L’Arabie Saoudite refuse «toute atteinte aux intérêts suprêmes du Maroc, sa souveraineté et son intégrité territoriale», déclare Abdallah Al Mouallimi, à l’issue d’un long plaidoyer en faveur de l’abandon du processus devant mener à l'organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental.
L’ambassadeur saoudien n’y va pas par quatre chemins. «Le royaume d’Arabie Saoudite réitère son soutien au plan d’autonomie marocain, dit-il, dans le cadre de la souveraineté du Maroc et l’unité de son territoire national».
Il rappelle, au passage, que ce plan d’autonomie avait été adopté et «salué par le Conseil de sécurité» qui avait voté des résolutions allant dans ce sens en 2007, mais omet sciemment d’indiquer que le plan proposé par James Baker avait très rapidement fini au fond des tiroirs de l’ONU en raison de l’impossibilité de le voir appliqué sur le terrain. Pis encore, l’option de l’autonomie du Sahara Occidental a eu pour effet d’anéantir toutes les possibilités de rapprochement entre les deux parties en vue d’une solution pacifique durable devant impérativement passer par un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Aujourd’hui, la «troisième voie» de James Baker peut aussi être considérée comme étant l’élément de blocage essentiel dans toute avancée dans ce dossier. Le Maroc s’y accroche dur comme fer et le Front Polisario s’y refuse radicalement. Le représentant permanent de l’Arabie Saoudite aux Nations-Unies le perçoit cependant autrement. Il a appelé à mettre en place cette solution «réaliste», faite de «sagesse» et au «consensus au sein de toutes les parties concernées», et au retour au format des «tables rondes». Pour tenter de mieux passer son message et exprimer son soutien indéfectible à Rabat, il s’est lancé dans un long plaidoyer en faveur du Maroc. Certains passages sont graves car il y fait l’éloge du «développement économique et social dans le Sahara Occidental», des territoires occupés où des hommes et des femmes payent de leur vie et de leur liberté le combat mené pour l’indépendance.
Abdallah Al Mouallimi loue, cependant, le Maroc pour ses efforts en matière de promotion des «droits de l’Homme». Riyad est passé à un cran supérieur dans la défense de Rabat. Ses propos semblent dépasser cette fois son «devoir» dans le cadre de la sacro-sainte alliance des monarchies. Ils pourraient toutefois s’expliquer par les rudes échecs infligés au Maroc ces derniers temps.
D’abord la nomination d’un nouveau représentant spécial auprès du Sahara Occidental après de longues années de blocage sur la question (en raison de pressions marocaines). Il se trouve de surcroît que le nouveau missionnaire est de nationalité russe et que son pays est connu pour sa position en faveur de l’organisation d’un référendum d’autodétermination des Sahraouis.
Le Maroc a également été destinataire d’une autre mauvaise nouvelle, celle de l’annulation, par le Tribunal européen, des accords de pêche au Sahara Occidental, puis, tout récemment encore, le gel officiel de la décision de Donald Trump d’ouvrir une ambassade dans les territoires occupés.
Riyad a volé à son secours, d’autres membres des monarchies du Golfe pourraient en faire de même. Un jeu malsain qui contredit tous les vœux de stabilité d’une région sensible.
A. C.

 

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