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UGTA Le processus de destitution de Sidi Saïd enclenché

Photo : Samir Sid
Photo : Samir Sid
Combien de fois le slogan «Sidi Saïd dégage !» a été lu sur des banderoles exhibées par des manifestants ou chantés par eux dans la rue Algérienne chaque vendredi ? Des millions de fois. Des syndicalistes veulent, disent-ils, «exaucer cette demande populaire et réformer ce syndicat historique».
Ces derniers recensent les forces — très importantes pour l’heure — sur lesquelles ils peuvent compter au moment crucial et, surtout, ils se construisent une légitimité qui leur permet d’agir. «Sidi Saïd qui s’est allié avec les oligarques pour couvrir la grande corruption dans le pays ne va pas partir en toute tranquillité et nous laisser une équipe complice qui va se protéger et protéger les arrières de son patron. Sidi Saïd doit d’abord rendre des comptes», nous a confié un cadre syndical en marge de la réunion de hauts responsables syndicaux qui s’est tenue, hier, au siège de l’union locale (UL) de Rouiba qui chapeaute la zone industrielle de la même localité.
Étaient présents à cette réunion de préparation de la journée de protestation, prévue le mercredi 17 avril devant le siège de la centrale, madame Baroudi Souad, messieurs Rebahi Abderrahmane, Hamlaoui Abdelaziz, Limane Kamel, secrétaires généraux des unions des wilayas (UW de l’UGTA) de Tlemcen, Saïda, Béjaïa et Tizi-Ouzou, de Mohamed-Ameziane Belmouloud, SG de la Fédération mécanique et métallurgie, et de Mokdad Messaoudi, surnommé le baroudeur de Rouiba, présentement secrétaire général de l’union locale de la même localité. Très rapidement, cette coordination a désigné le SG de l’UW de Béjaïa comme porte-parole. Ces responsables nous parlent du soutien de 83 membres de la CEN (commission exécutive nationale) répartis sur 21 wilayas.
La CEN qui est, pour rappel, un organe délibérant entre les congrès est composée de 161 membres élus. Comme on le constate, les protestataires détiennent la majorité. Ils sont par ailleurs soutenus par l’UW de Ouargla ainsi que les UL de Hassi Messaoud et M’ghaïr.
Au cours du point de presse qu’ils ont animé, les intervenants ont insisté sur la forte mobilisation pour la journée du 17 afin de renverser le rapport de force en leur faveur. «Il y a une forte mobilisation au niveau d’Alger, pas uniquement chez les cadres syndicaux mais au niveau des travailleurs. Certains responsables hésitent encore de s’afficher. Nous leur demandons de s’assumer rapidement», dira Belmouloud. Hamlaoui est également optimiste quant à la mobilisation mais craint les barrages des services de sécurité. «Pour éviter ces barrages, nous avons prévu de démarrer mardi à 23 heures si on nous empêche de circuler nous bloquerons l’autoroute.» «Système dégage. Dégage Sidi Saïd et son équipe. Pour une UGTA au service des travailleurs» sont les revendications des participants à cette protestation devant le siège national de l’UGTA, place du 1er-Mai.
Les organisateurs veulent arriver à une situation pour destituer Sidi Saïd et les membres du secrétariat national. A propos de ce secrétariat, Hamlaoui fait une remarque : «Vous vous imaginez la moyenne d’âge de ce secrétariat est de 72 ans et 6 mois. La rue souveraine l’exige, ils doivent tous partir.»
Pour Hamlaoui et ses camarades, la réunion extraordinaire de la CEN qui s’est tenue la semaine écoulée à Oran est illégale et un non-événement. Selon lui, Sidi Saïd a violé les statuts du syndicat notamment l’article 26 pour l’organiser. Dans cet article, il est spécifié que le secrétaire général devait convoquer les membres 1 mois avant le jour de l’ouverture des travaux avec un ordre du jour précis. Nous avons vu une convocation datée du même jour de l’ouverture des travaux. Unanimement, les intervenants ont dénoncé la tenue de ce conclave qui s’est déroulé à Oran. « Sidi Saïd devait présenter un bilan moral et financier. Il ne l’a pas fait. Plus grave, la réunion en question ne devait même pas se dérouler puisque le quorum n’a pas été atteint. En fait, cette réunion totalement illégale s’est déroulée en deux phases. La première phase a été réservée aux magouilles comme la menace de nous exclure de l’UGTA ou l’installation d’une commission de préparation d’un congrès extraordinaire pour renouveler la direction. Ils veulent en réalité monter un scénario pour organiser un congrès à leur convenance et mettre en place une équipe de magouilleurs qui va se protéger et protéger Sidi Saïd. En second lieu, ils voulaient flouer l’opinion publique en laissant les journalistes assister à une comédie burlesque sur la fausse sérénité qui régnait durant cette rencontre.»
Les responsables jurent qu’ils ont essayé de dénoncer les dépassements de leur syndicat puisque les magouilles de l’UGTA et son silence complice avec le régime corrompu datent depuis la prise de fonction de Bouteflika «mais à chaque fois, nous nous retrouvons complètement isolés. Je peux vous montrer des écrits à ce propos», se défend le responsable de Béjaïa.
Baroudi Souad met en cause l’administration, particulièrement les walis, qui ont complètement, selon elle, corrompu l’organisation. «Souvent, je me retrouve complètement isolée. J’assistais à des réunions transformées en pièces de théâtre où chacun jouait son rôle. Même ce qu’il devait dire était écrit.»
Hamlaoui revient à la charge. «Nous devions résister ou abandonner le combat et laisser ce patrimoine syndical, fondé par le chahid Aïssat Idir pour participer à la libération du pays et la classe ouvrière algérienne des mains de la colonisation.» L’Histoire en jugera.
Abachi L.
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