Pour la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, le boycott massif des élections législatives du 12 juin exprime la victoire de la majorité du peuple qui revendique toujours le changement du système politique.
Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – Louisa Hanoune a longuement parlé, à l’ouverture d’une réunion du bureau politique de son parti, sur le scrutin de samedi passé, ses résultats et le fort taux d’abstention.
Elle a expliqué que les 77% du taux d’abstention, outre plus de 1 million de bulletins nuls, reflètent la victoire de la majorité du peuple qui a décidé de boycotter les élections et réclame toujours le changement radical du système politique. «C’est le processus révolutionnaire qui a enregistré une éclatante victoire, affirmant sa vitalité et sa continuité et a infligé une défaite cuisante au régime», a-t-elle lancé, insistant que le message le plus important et le plus clair que le vote ait apporté était le renouvellement par la majorité de son rejet catégorique de cette situation.
Et d’expliquer que ce qui a été fortement démontré par le boycott massif de l’élection est «le haut esprit révolutionnaire de lutte au sein de la majorité», dans le sens où aucun parti ni les listes indépendantes ne l’ont remporté mais c’est la majorité qui a triomphé et donné, en même temps, une nouvelle leçon aux partisans du maintien du régime.
Selon elle, ce boycott isole davantage le système qui se base sur «une minorité très fragile», qui le prive de toute base sociale, d’où tout système tire sa légitimité.
La patronne du PT a décrit une situation politique et sociale inquiétante, notamment la régression du climat des libertés et de l’exercice démocratique, dénonçant la campagne d’arrestation et d’incarcération des militants et activistes en raison de l’exercice de leurs droits politiques.
Elle a également condamné la fermeture des espaces politiques et médiatiques, mettant en garde contre les conséquences de cette politique répressive adoptée par le pouvoir.
De manière générale, l’oratrice a estimé que le multipartisme et la démocratie politique sont «en danger» suite à la forte implication, par le pouvoir, de la société civile dans les élections, alors que le Parlement, a-t-elle expliqué, est un cadre politique par excellence où siègent des élus représentants différentes tendances organisées au sein des partis politiques. Le pire, a-t-elle fait observer, est que ces listes indépendantes sont composées, en majorité, de militants issus des partis du pouvoir.
En tout cas, pour la SG du PT, les résultats du scrutin du 12 juin ne feront qu’aggraver la crise du régime.
K. A.
