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BOUMERDÈS Les GLD sommés de restituer leurs fusils de chasse

«Nous avons pris les armes en 1994 et jusqu’à aujourd’hui pour répondre à l’appel de la République qui nous a demandé de l’aider contre le terrorisme qui voulait la détruire. Nous avons travaillé avec l’armée, les patriotes, les gendarmes, la police et la garde communale.»
«Certains parmi nous en sont malades, moi-même j’ai 7 grains de chevrotine au pied, et ce, depuis le 25 décembre 1995. Ce jour-là, seul, j’ai fait face à des terroristes qui ont envahi notre village. Je n’avais qu’une arme de chasse mais j’ai récupéré une autre arme de chasse et 60 cartouches. » C’est Saïd Ifrah, un membre des GLD (Groupes de légitime défense) âgé de 74 ans, bien connu dans la commune d’Afir, à l’extrême est de la wilaya de Boumerdès qui a effectué un trajet de 80 km depuis son village, le troisième jour de l’Aïd el-Fitr pour nous faire part de sa tristesse et de sa colère contre les autorités sécuritaires de la région qui ont sommé ces résistants contre le terroriste de restituer leurs armes alors qu’ils s’attendaient certainement à une reconnaissance pour leurs efforts et leurs sacrifices. «Nous ne regrettons pas ce que nous avons fait ou enduré pour notre pays, nos familles et notre dignité. Nous avons participé à la victoire contre le terrorisme. Nous nous attendions à ce que notre pays soit reconnaissant. Depuis 24 ans que nous travaillons avec tous les services de sécurité, nous n’avons jamais reçu le moindre sou», dira Ifrah, qui rappelle qu’il ne perçoit pas moins 7 000 dinars par mois à titre de victime de terrorisme (blessure au pied). Il n’a pas manqué de rappeler à Ahmed Ouyahia, chef du RND qui, tout le temps, fait du combat de tous les patriotes son enseigne, son engagement envers les GLD.
La réconciliation nationale a-t-elle fait des GLD des marginaux ?
Ifrah qui est venu nous voir accompagné de Athmane Hamadouche (46 ans), également GLD depuis 1996, déplore l’exclusion de cette frange de résistants. «A sa venue, Bouteflika a mis à exécution la politique de la réconciliation nationale et même si nous avions eu faim, si nous avions souffert et sommes tombés malades à cause des terroristes, nous avons soutenu cette démarche de réconciliation nationale pour que la République ne tombe pas entre des mains sales. Seulement, cette réconciliation n’a pas concerné tout le monde. A la fin, cette réconciliation nationale a été appliquée autrement. On a pardonné aux terroristes alors que les patriotes, les gardes communaux et rappelés de l’ANP ont eu leurs droits, par contre, les GLD sont mis de côté.» Da Saïd, comme l’appellent les jeunes d’Afir, une localité qui a été l’une des toutes premières localités de la région de Boumerdès à prendre les armes contre les islamistes armés a dû prendre une demi-retraite pour prendre les armes et veiller sur la communauté dont il fait partie. Il y a lieu de le rappeler à certains qui l’ont oublié que la majorité des GLD avait quitté son travail ou son activité agricole, artisanale ou commerciale pour devenir des résistants. Des GLD ont été tués ou blessés. Ifrah cite le cas de Kouffi, un GLD tué à Afir. Le vieux GLD dira pour conclure «on nous demande de restituer les armes. Je ne peux pas vivre dans un village isolé pas loin de la forêt de Mizrana sans arme. Nous nous en remettons au président de la République auquel nous demandons une reconnaissance pour le travail que nous avons accompli et des sacrifices que nous avons consentis et de demander aux responsables qui exigent la restitution des armes de cesser de nous harceler».
Manque de respect
Quant à Athmane Hamadouche, GLD depuis 1996, il se dit outré par le comportement du chef de la brigade de Gendarmerie de Dellys. «Il m’a appelé à 23 heures et 14 minutes pour me demander de restituer mon fusil de chasse, le port d’arme et les munitions. C’est aberrant qu’un responsable d’une importante institution de l’Etat qui appelle, en pleine nuit, un simple citoyen afin d’exiger la restitution d’un fusil chasse qui n’est pas une arme de guerre après tant de sacrifices et de résistance pour la sécurité de la région, des institutions et de la population. J’habite le village Oulaichène qui est sur le chemin qui fait la liaison entre la forêt Sidi- Naâmane et Mizrana. Je suis dans une situation d’insécurité.» Pour lui, les assurances des hauts responsables sécuritaires de la wilaya sur la fin du terrorisme sont insuffisantes. «Nous sommes isolés dans nos villages et puis il y a la menace des familles de terroriste et les éléments armés qui peuvent faire des incursions dans notre wilaya.»
Abachi L.

 

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