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COCAÏNE, KIF, PSYCHOTROPES... Les nouvelles routes de la drogue

L’onde de choc provoquée par la spectaculaire saisie de cocaïne au port d’Oran n’a épargné aucun secteur de la vie active nationale. L’Office national contre la drogue et la toxicomanie n’est pas en reste. Des éléments d’analyse ont été apportés par cet organisme sur le sujet et sur le phénomène de la drogue en général en Algérie.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Ces éléments se veulent objectifs, rigoureux, basés sur les résultats d’enquêtes menées tout au long de ces dernières années par des experts. «Se sentir victime ne mène jamais très loin, la réalité doit être analysée, prise en compte et donner lieu à des actions à même d’éradiquer le mal», déclarent des connaisseurs.
Une manière de mettre le débat sur les rails en évitant de faire la lumière sur la situation en occultant ses propres faiblesses. «Les trafiquants utilisent les voies et moyens à travers lesquels ils peuvent réussir leurs opérations. Tout est étudié, ciblé, ils savent où se trouvent les personnes pouvant les aider à introduire leur marchandise et mettent tout en place avant de s’engager», poursuit la même source. Dans le cas de l’affaire de la cocaïne du port d’Oran, «ils ont trouvé le moyen de passer la drogue, pour eux, les conditions étaient réunies».
Les complicités évidentes, «l’enjeu est avant tout financier». Le suivi régulier de l’évolution des affaires de la drogue en Algérie laissait-il prévoir l’arrivée d’une telle quantité ? «Pas le moins du monde», soutient-on au niveau de l’observatoire. «Une telle affaire fait partie des nouvelles données qui seront prises en compte et analysées en fonction de l’ampleur qu’elle prendra».
Par «ampleur», nos interlocuteurs entendent les conséquences qu’aura le passage de cette drogue sur le territoire algérien, car «quand bien même elle semble avoir été destinée à l’étranger, il n’en demeure qu’une partie était réservée au territoire national, c’est un très grand danger». Un danger risquant avant tout d’élargir le marché et la consommation de cocaïne dans le pays. Jusqu’à l’heure, toutes les enquêtes menées prouvent que le trafic lié à cette drogue est très peu répandu en Algérie.
Les chiffres qui nous ont été fournis parlent d’eux-mêmes. Un bilan des saisies opérées au cours des quatre années précédentes indique une évolution instable de la fluctuation de ce marché.
En 2015, 9 kilos de cocaïne ont été interceptés mais la quantité a chuté à six kilos l’année suivante, puis en 2017, avant d’atteindre 668 kilos en 2018. Sur cette dernière quantité, 607 kilos ont été saisis au port d’Oran, le reste a été découvert «ailleurs».

Les psychotropes, un véritable danger
L’Observatoire national contre la drogue et la toxicomanie attire, d’autre part, l’attention sur la grande tendance au développement et à la consommation de psychotropes dans le pays. Le marché paraît très important. En 2017, 1 million 200 comprimés ont été saisis. «Les risques d’addiction sont énormes et c’est ce qui fait prendre de l’ampleur au marché.» L’Algérie est-elle aujourd’hui inondée de drogue ? L’observatoire ne semble pas être de cet avis.
«Nous sommes surtout frappés par le danger de la consommation», nous dit-on. Un exemple, et pas des moindres, est fourni : une enquête menée dans les milieux scolaires fait ressortir que 1,2% de la population scolarisée dans le cycle moyen et secondaire se drogue. «C’est énorme en milieu scolaire, car il s’agit d’une consommation précoce à titre expérimental.» «On pourrait dire qu’il y a surtout cette peur d’être inondé, car lorsque l’on prend l’affaire de la cocaïne saisie à Oran, une partie, je le redis, pouvait être destinée au pays, d’où l’appréhension de voir le pays devenir non plus une voie de transit, mais un territoire de consommation.» Un territoire qui se heurte en permanence aux tentatives d’introduction d’un autre type de drogue : la résine de cannabis provenant essentiellement du Maroc.
Pour faire face au phénomène, les services chargés de la lutte contre la drogue ont mis au point des techniques qui ont porté leurs fruits, affirme-t-on au niveau de l’observatoire. Les chiffres qui nous ont été fournis démontrent également une baisse sensible de la tendance à introduire ce produit.
La dernière grosse prise annuelle remonte à 2015, date à laquelle 126,774 tonnes de kif ont été saisies durant l’année. Le bilan annuel de 2016 fait état de la saisie de 109 tonnes puis 52,600 tonnes en 2017. Durant les cinq premiers mois de 2018, 14,800 tonnes ont été interceptées. «Ces chiffres traduisent l’efficacité des dispositifs mis en place, mais l’affaire du port d’Oran prouve que d’autres voies sont à présent utilisées ; au niveau terrestre, c’est verrouillé, cadenassé, le travail est à développer ailleurs, à présent.»
A. C.
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