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Maintien de la double vacation Les partenaires sociaux divisés

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Le système de la double vacation sera finalement reconduit à la prochaine rentrée scolaire, qui aura lieu en septembre. En optant pour ce choix, le ministère de l’Éducation nationale a suscité des réactions mitigées au sein de la communauté éducative, pour qui l’application de ce système ne peut être bénéfique que si les conditions appropriées sont réunies. Dans ce sens, les partenaires sociaux sont nombreux à souligner l’urgence d’ouvrir des postes budgétaires dans l’optique de diminuer la charge induite par ce système, sur le personnel de l’éducation.
Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Ce système d’enseignement a été instauré exceptionnellement en novembre dernier, dans le but d’adapter le milieu scolaire à un contexte sanitaire inédit. Mais au regard de l’évolution de la Covid-19, des mois plus tard, les responsables choisissent de maintenir l’application de ce plan pédagogique dans les établissements scolaires, pour la rentrée prochaine.
Les représentants de ce secteur estiment que la mise en œuvre de la double vacation est un choix judicieux, aussi bien sur le plan sanitaire que pédagogique. Néanmoins, au-delà de son principe qui consiste à assurer la distanciation physique entre les élèves dans une classe, ce système s’est révélé contraignant pour le personnel éducatif. Rappelons dans ce contexte, que dès les premières semaines de son application, les enseignants ainsi que le personnel administratif se sont plaints d’une charge de travail éreintante. Plusieurs enseignants ont signalé que la double vacation s’est avérée problématique, car elle les obligeait à répéter le même cours jusqu’à trois fois par jour. S’ajoute à cela, un volume horaire impossible à supporter sur le long terme. Autant dire que la décision de reconduire ce mode d’enseignement pour une autre année, ne réjouit pas les fonctionnaires concernés. «C’est un avantage pour l’élève mais une réelle peine pour nous», soutient Djamel Boutahar, enseignant à Alger. Celui-ci juge que le système de la double vacation ne peut donner ses fruits, si les responsables de l’éducation restent dans leur politique actuel de recrutement.
«En termes de personnel enseignant, nous sommes en sous-effectif. Il est quasiment impossible pour nous, d’assurer durant une année supplémentaire la cadence du programme telle qu’imposée par le système en question», a-t-il fulminé. Pour ce dernier, nul n’est en mesure de dire avec exactitude, si la double vacation a donné des résultats probants. «J’en doute fortement, car quand un enseignant répète son cours plus d’une fois sous une pression terrible, il voit forcément ses prestations amoindries», relève-t-il.
Le même scepticisme vis-à-vis du système de la double vacation a été observé chez nombre de syndicalistes de l’éducation nationale. Parmi eux, Nabil Ferguenis, qui souligne que le maintien de ce système «nécessite l’ouverture d’un certain nombre de postes pédagogiques». Selon lui, l’année dernière, «cette solution a été adoptée en fonction de circonstances atténuantes, mais aujourd’hui, le ministère doit mettre sur pieds un emploi du temps et une programmation adaptée pour toutes les parties».
Nabil Ferguenis a indiqué qu’un enseignant ne peut pas continuer à assurer, à lui seul, 30 heures par semaine sur le long terme. Cela est aussi valable pour l’administration dont le personnel est réquisitionné jusqu’à 17 heures, et n’a pas le temps de prendre une pause. Le syndicaliste fait aussi remarquer que l’année scolaire débutera au mois de septembre, contrairement à celle écoulée dont les activités ont commencé en novembre. «Cela aura pour effet d’alourdir la charge horaire pour le personnel», précise-t-il. D’où la nécessité de s’y prendre à l’avance dit-il, en rappelant que la tutelle doit agir vite et ne pas attendre la veille de la reprise des cours pour prendre des mesures. L’ouverture de postes budgétaires est une priorité, toutefois, les responsables souhaitent que ce mode d’enseignement soit pleinement efficace.
Le président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura a, lui aussi, relevé la problématique de la charge horaire qu’entraîne ce type de système. Il fait savoir à ce titre, que les enseignants de certaines matières totalisent cinq classes. «Ils se verront ainsi contraints à répéter le même cours, dix fois, c’est lassant», a-t-il déploré.
Boualem Amoura juge que cela se répercutera sur la qualité de l’enseignement et, par conséquent, sur le niveau des élèves. Sur un autre aspect, le président du Satef a indiqué qu’il est pratiquement impossible d’évaluer l’efficacité ou pas d’un système d’enseignement, après seulement quelques mois de son expérimentation.
Pour d’autres acteurs du secteur, le plan pédagogique imposé par la propagation de la Covid-19 et qui implique de diviser les classes en petits groupes, n’est pas totalement à rejeter. Les membres de l’association des parents d’élèves se disent, pour certains, satisfaits du fait qu’il n’y ait plus de problème de surcharge des classes. Cependant, d’aucuns relèvent que si on voit les choses, d’un autre angle, ce mode d’enseignement met à mal l’exécution des programmes. Sans oublier que «la réduction du temps des cours a tendance à créer un vide pédagogique que l’élève a souvent du mal à remplir».
Pour les responsables du secteur, il est évident que le système de la double vacation présente certains inconvénients. Toujours est-il, d’après eux, que c’est l’option la plus adéquate pour, à la fois, endiguer la propagation du virus en milieu scolaire, et veiller à ce que les programmes suivent leurs cours. Ce n’est donc plus un choix anticipé mais une évidence dans une conjoncture aussi extraordinaire.
M. Z.

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