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Présidentielle Les questions économiques reléguées au second plan

©F.G / PPAGENCY
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La question qui marque cette présidentielle, et ce, depuis des mois déjà, est de savoir si Bouteflika brigue ou non un cinquième mandat. Et les candidats qui se sont déclarés jusque-là pensent que le problème n’est pas économique.
Les personnalités qui ont affiché leurs intentions à candidater pour la présidentielle d’avril prochain n’ont encore pas peaufiné leurs programmes. Mais il y a fort à parier que les questions économiques y seront, encore une fois, comme c’était le cas lors des précédentes présidentielles, reléguées au second plan.
Certes, le jeu politique est fermé et la préparation du cinquième mandat de Bouteflika a inhibé les partis politiques ainsi que les personnalités en mesure de fédérer des électeurs en vue de briguer la magistrature suprême, formuler des propositions précises pour sortir le pays de la crise économique dans laquelle il s’enlise. Et de facto, empêcher tout débat sur ces questions.
Néanmoins, les candidats qui se sont lancés dans la course sans attendre l’officialisation de la candidature du Président sortant – l’on cite Abderrazak Makri qui dispose d’un appareil partisan et le général à la retraite Ali Ghediri qui suscite la curiosité des élites depuis la publication de son opus interpellant le chef d’état-major de l’armée pour qu’il veille au respect de la Constitution –, pensent que le problème n’est pas économique. En effet, Abderrazak Makri a placé sa candidature sous le signe du «consensus», un consensus qu’il a cherché à obtenir en proposant à Bouteflika d’organiser une conférence nationale associant toutes les sensibilités politiques pour discuter de la transition démocratique et persiste à revendiquer en étant candidat. Ali Ghediri, lui qui a été questionné lors de ses deux dernières sorties médiatiques sur les axes de son programme économique a eu cette réplique : «Le problème n’est pas économique, mais, politique.» Et de déclarer que «la corruption est désormais un danger pour la sécurité nationale».
Dans ce contexte, il convient de souligner que la qualité de vie des citoyens est intimement liée à la politique et la mobilisation citoyenne des dernières années a échoué parce qu’elle n’a pas su donner un contenu politique à ses revendications sociales, s’empêtrant dans la logique de quémander des droits plutôt que de réformer les choses. A ce titre, la tâche des candidats à la présidentielle est rude et convaincre les citoyens d’une quelconque solution politique est doublement difficile. Le populisme du pouvoir en place qui, pour paraphraser le chroniqueur Mustapha Hammouche, n’hésite pas à abuser d’un procédé de captation électorale aussi vieux que le régime politique algérien, celui d’exploiter les ressources publiques pour soutenir le plébiscite de son candidat. Comme s’il exerce, dira-t-il, un «droit d’usufruit politique».
Ainsi, le coup de starter de cette pré-campagne électorale a été donné par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale Mourad Zemali, annonçant il y a quelques jours que les bénéficiaires de crédits Ansej et Cnac qui ne remboursent pas ne seront pas poursuivis en justice. Bref, la campagne électorale qui s’annonce pour cette présidentielle d’avril 2019, ne sera certainement pas l’occasion de débattre des grandes questions économiques et ce ne seront pas, encore une fois, les programmes économiques qui départageront les candidats. Et s’il y a lieu d’espérer une joute électorale ouverte, ce seront des thèmes comme la «transition», la «stabilité» et la «sécurité nationale» qui s’agiteront comme un épouvantail, comme d’habitude, face aux revendications politiques. La prédisposition des Algériens qui n’ont pas encore surmonté l’épreuve de la décennie 1990 fera le reste.
L. H.

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