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Enlisement dangereux à Tripoli L’inquiétude d’Alger

La situation se dégrade dangereusement à Tripoli où des combats entre milices rivales font rage depuis de nombreux jours, inquiétant au plus haut point les pays limitrophes et plus particulièrement encore l’Algérie pleinement engagée dans la recherche d’une solution politique au conflit qui déchire le territoire.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Sur le qui-vive, Alger suit de très près l’évolution des évènements qui secouent la capitale libyenne. Les dernières nouvelles en date font froid dans le dos. Dans la nuit de mardi à mercredi, des roquettes se sont abattues dans le périmètre de l’aéroport de Mitiga tout récemment rouvert au trafic aérien.
L’attentat, même s’il n’a fait aucune victime, dénote une aggravation de la guerre dans laquelle est prise Tripoli. La veille, une action tout aussi spectaculaire avait été perpétrée en plein cœur de la ville contre le siège de la Compagnie pétrolière nationale (National Oil Company, NOC). Institution emblématique de la Libye, la NOC a pour mission de superviser toutes les activités pétrolières dans ce pays.
L’attentat hautement symbolique a été revendiqué par Daesh qui tente de marquer son retour en force après sa cuisante défaite à Syrte en décembre 2016. La confusion en cours dans la capitale libyenne lui profite pleinement. Des milices rivales s’y livrent un combat sans merci depuis la dernière semaine du mois d’août faisant peser un climat d’insécurité et d’incertitude pouvant donner lieu à toutes sortes de dérapages fortement craints par les pays limitrophes. Au cours de ces dernières semaines, l’Algérie a exprimé à deux reprises sa grande préoccupation, déplorant ces affrontements, et la multiplication des attaques. Comme la Tunisie, le pays craint fortement les retombées que pourrait avoir cette situation sur ses frontières où l’ANP mobilise un grand nombre de soldats. Parfaitement entraînés à la lutte anti-terroriste, les militaires algériens ont pu jusque-là verrouiller les passages par lesquels pourraient s’infiltrer les groupes terroristes qui cherchent à exporter leur guerre, mais les manipulations multiples autour du dossier libyen font peser des menaces aux contours sombres. La toute récente déclaration du général Haftar en a donné un large aperçu. Rival acharné de Faïez Esseradj, président du gouvernement d’entente nationale reconnu par la communauté internationale, Haftar qui se trouve à la tête des troupes de l’armée libyenne a menacé d’exporter la guerre vers l’Algérie pour des raisons encore confuses.
Dans une déclaration largement diffusée et commentée par la chaîne de télévision El-Jazeera, il a évoqué l’intrusion «d’éléments algériens» sur le territoire libyen, un acte considéré comme une violation de la souveraineté du pays. Jugeant cette déclaration scandaleuse, les autorités libyennes légales se sont démarquées des propos dangereux tenus par le général et ce dernier a fini lui-même par faire marche arrière en accusant la télévision qatarie d’avoir déformé ses propos. Pour mieux faire passer son message, l’un des bras droits de Haftar s’est exprimé à travers des chaînes télévisées libyennes.
Le colonel Mesmari a montré une carte, précisant la région où avait eu lieu l’intrusion sans pour autant parler «d’Algériens». L’Algérie, martèle-t-il, est un pays frère, «auquel a été confiée la surveillance des frontières dans certains cas».
Le colonel insiste sur la manipulation de la télévision qatarie. A maintes reprises, le Qatar a été accusé de jouer un jeu trouble en Libye en livrant notamment des armes aux milices en guerre. Cette fois, la manipulation a pris une tournure grossière, flagrante d’autant qu’elle est intervenue au moment où se rapproche l’échéance fixée pour une sortie de crise politique et surtout pacifique.
La dernière conférence internationale consacrée à la Libye qui s’est tenue à Paris a été sanctionnée par un accord pour l’organisation d’élections présidentielles avant la fin de l’année en cours. Comme à son habitude, le général Haftar est, cependant, revenu sur son engagement et semble à présent plus proche d’une proposition italienne préconisant l’organisation d’une autre conférence internationale qui aurait lieu à Rome cette fois-ci.
Les divergences internationales sur la manière de traiter le dossier profitent, en attendant, aux parties agissant dans l’ombre pour faire perdurer un conflit bien dangereux.
Le ministre algérien des Affaires étrangères avait fait savoir que le règlement de la situation en Libye était retardé par de «nombreux calendriers».
Pour l’heure, Alger poursuit sa quête d’une solution pacifique en multipliant des efforts pour l’arrêt immédiat des combats à Tripoli tout en maintenant un haut niveau de vigilance aux frontières.
A. C.

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