C’est l’horreur en continu. Plusieurs accidents très graves se sont, en effet, produits ces dernières 24 heures en divers endroits du pays, livrant des bilans très lourds, et ce, malgré la multiplication des campagnes de sensibilisation initiées par les pouvoirs publics sur la sécurité routière.
C’est ainsi que 18 personnes ont perdu la vie en fin d’après-midi du vendredi, vers 19h47, au niveau de la RN27 reliant Jijel à Constantine, au lieudit Oued Werzeg à Hama-Bouziane, dans un grave accident de la route, impliquant un bus de transport de voyageurs et un camion semi-remorque.
Pas moins de 18 personnes ont trouvé la mort, dont 11 femmes, 6 enfants et 1 homme, dont les âges varient entre 2 et 85 ans, selon le dernier bilan communiqué par la Gendarmerie nationale qui fait état également de 11 autres voyageurs blessés lors de cette collision frontale. Quelque temps après l’accident, les éléments de la Protection civile sont intervenus sur les lieux pour évacuer les blessés au CHU Benbadis de Constantine et transférer les corps des victimes à la morgue du même hôpital.
Une enquête a été ouverte par les services territorialement compétents pour déterminer les causes et les circonstances exactes de ce tragique accident. Durant la même soirée, aux environs de 21h, un autre accident meurtrier a été enregistré au niveau de la RN6 reliant Reggane et Bordj-Badji-Mokhtar dans la wilaya d’Adrar lorsqu’un camion a percuté un véhicule 4×4. Bilan de cet accident : 9 personnes ont trouvé la mort, calcinées de fait par le déclenchement d’un incendie dans les véhicules impliqués, et un blessé a été également déploré, selon la Gendarmerie nationale.
Dans une déclaration à la presse, le commandant Samir Bouchehit, chef du bureau de communication au niveau du centre d'information et de coordination routière de la Gendarmerie nationale, a souligné que durant la période estivale, le nombre d’accidents de la route augmente du fait de la grande mobilité des camions. Selon lui, les principales causes des accidents restent «le facteur humain avec son imprudence, le non-respect du code de la route, la vitesse excessive, la surcharge des remorques et la non-vérification du système de freinage notamment pour les poids lourds». Les accidents de la route sont l’une des principales causes de mortalité en Algérie où la conduite dangereuse, combinée parfois au mauvais état des routes, fait des ravages et les sanctions des actes d'infraction au code de la route semblent être très insuffisantes. Hormis l’usage du portable, et le défaut de port de la ceinture de sécurité, entraînant le retrait du permis de conduire, les autres infractions comme l’excès de vitesse, les dépassements interdits passent visiblement inaperçues. La délégation nationale à la sécurité routière (DNSR), dans son dernier bilan communiqué le 21 juin dernier, a fait état de près de 1 300 décès et de plus de 13 600 blessés dans 10 292 accidents de la route au niveau national, et ce, durant les cinq premiers mois de l’année 2021.
Il est à rappeler qu’en début de l’an 2020, le président de la République avait ordonné la prise de «mesures juridiques adéquates» pour «la criminalisation» du comportement des conducteurs de bus de transport public et scolaire en cas de «faute humaine par négligence, imprudence ou irresponsabilité» pour faire face à ce fléau.
Ilhem Tir
