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IL VIVAIT AU QATAR DEPUIS 2004 Mort de Abassi Madani à Doha

Membre fondateur du Front islamique du salut, Abassi Madani est décédé hier à Doha à l’âge de 88 ans.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Celui qui rêvait de faire de l’Algérie un Etat islamique est mort dans un exil doré au Qatar.
Né en 1931 à Sidi Okba, à 20 km à l’est de Biskra, Abassi Madani a débuté sa scolarité, comme de nombreux petits Algériens, sous l’ère coloniale. D’abord dans une medersa de son village puis, à Biskra, dans un établissement de l’Association des oulémas musulmans algériens. Très jeune, il milite contre le colonialisme en s’engageant dans les rangs du Parti du peuple algérien (PPA) puis du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD).
Abassi Madani est arrêté en novembre 1954, dès le début de la guerre de Libération nationale. Il ne sera libéré qu’une fois l’indépendance acquise.
Mais pour le jeune rouquin, les résolutions prises lors du Congrès de Tripoli ont provoqué « une déviation des principes de la Déclaration du 1er Novembre 1954 ». Il se lance alors dans la « daâoua » pour l’instauration d’une Algérie ayant pour fondement la Charia. Il fera de l’Université d’Alger, où il suit des études de philosophie, son principal espace de militantisme. Abassi Madani milite également au sein du Front de libération nationale, parti unique où se côtoient une multitude de tendances politiques.
En 1975, il obtient une bourse de l’Etat algérien pour poursuivre ses études à Londres. Il revient trois ans plus tard avec un doctorat de psychologie de l’éducation.
La fin de règne du Président Houari Boumediène a permis aux fondamentalistes de tous bords de s’organiser et d’être visibles au sein de la société algérienne. Sous l’ère du Président Chadli Bendjedid, l’islamisme politique sera toléré et même instrumentalisé afin de contrer les courants de gauche. C’est l’époque des prédicateurs et des appels au soutien des frères moudjahidine afghans.
Abassi Madani fait partie de ceux qui profitent du moindre espace pour des actions de « daâoua », notamment dans les mosquées de la capitale. Vient alors Octobre 1988 et ses événements tragiques qui ont fait de nombreux morts (159 selon les autorités, plus de 500 morts selon des sources hospitalières). Les islamistes saisissent l’occasion en se mettant au-devant de la scène politique. En février 1989, soit quatre mois après le soulèvement populaire, Abassi Madani, Hachemi Sahnouni, Kamel Guemazi, Abdelbaki Sahraoui, Saïd Guechi et Ali Belhadj signent l’acte de naissance du Front islamique du salut dans la mosquée al-Sunna de Bab-el-Oued. Le parti islamiste sera agréé quelques mois plus tard à la faveur de la nouvelle Constitution qui consacre la fin du parti unique.
Avec l’ouverture du champ médiatique, l’opinion publique découvre le tandem Ali Belhadj-Abassi Madani. Deux hommes aux discours et à l’allure différents mais qui avaient le même objectif : instaurer un Etat religieux fondamentaliste en Algérie. L’image des deux acolytes est intimement liée au FIS. Elle est indissociable du terrorisme islamiste, le FIS s’étant engagé dans la formation de phalanges armées dès le début des années 90. L’une d’elles commettra un des premiers attentats à Guemar, dans la région de Oued Souf, contre un poste frontalier de l’armée. Huit militaires seront assassinés par les terroristes. L’arrêt du processus électoral puis la dissolution de FIS provoqueront la chute de Madani. Le 15 juillet 1992, ils sont condamnés à 12 ans de réclusion criminelle par le tribunal militaire de Blida pour « complot contre l’autorité de l’État, sabotage économique et distribution de tracts de nature à nuire à l’intérêt national ». En 1997, il est placé sous résidence surveillée. Il sera remis en liberté en 2003 et obtiendra l’autorisation de quitter l’Algérie. Après un passage en Arabie Saoudite et en Malaisie, Abassi Madani s’est installé au Qatar, d’où il fera quelques apparitions télévisées sur la chaîne Al Jazeera en 2011, à l’occasion du «printemps arabe» qu’il appelera de tous ses vœux en Algérie.
Ces dernières années, l’homme fort du FIS a perdu toute influence en Algérie. Son rêve de dawla islamia a eu des conséquences tragiques : des dizaines de milliers de victimes du terrorisme.
T. H.
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