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Rachid Sekak, expert financier, à «LSA Direct» : «Notre système économique est obsolète»

©Samir Sid
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L’expert en finances et directeur de la société de conseils stratégiques SL Finances, Rachid Sekak, a tenté, jeudi dernier, lors de son intervention dans l’émission hebdomadaire du Soir d’Algérie, «LSA direct», de faire un état des lieux de la conjoncture économique, qui ne cesse de susciter des incertitudes.
Situation ponctuée par une fragilité endémique depuis quelques années maintenant, notamment après la chute des cours du pétrole. Néanmoins, pour cet expert, ce facteur, auquel on a tendance à attribuer tous nos malheurs, n’a fait que révéler l’obsolescence de notre modèle économique.
Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Rachid Sekak a souligné la nécessité de « changer de paradigme économique », dans la mesure où le système actuel a démontré son incapacité à fonctionner de la même façon qu’il le faisait dans un passé lointain. Avant d’approfondir son analyse, il précise que ce n’est pas chose aisée que de résumer en quelques mots la situation économique de l’Algérie, car très complexe.
Rachid Sekak estime, en revanche, que le problème de notre modèle économique réside dans le fait « que les équilibres sociaux politiques et économiques ont toujours été tributaires d’une variable exogène qui est le prix du baril ». Selon l’expert financier, la crise économique que connaît l’Algérie n’a pas pour seule origine l’effondrement des prix du pétrole sur le marché. Attribuer cet état de fait à cet unique aspect serait une erreur, insiste-t-il. « Ce qu’on vit actuellement est la résultante d’une combinaison de plusieurs problèmes plus ou moins sérieux», dit-il. Rachid Sekak voit en la chute des prix du baril survenue en 2014 un élément qui a contribué à révéler que « le système économique national est obsolète ». Il fait remarquer que, par la suite, les autorités ont tenté tant bien que mal de colmater les brèches, « mais cette posture n’a pas aidé à améliorer les choses ». Pour ce dernier, il est évident qu’aujourd’hui, ce constat exige « de changer complètement de modèle économique ». Il juge utile de penser à passer concrètement à une économie de production de biens et de services.

L’endettement extérieur est une alternative
Réfléchissant à de nouvelles perspectives, Rachid Sekak a évoqué le recours à l’endettement extérieur pour permettre d’atténuer « l’amenuisement rapide de nos réserves de change ».
Il rappelle que celles-ci sont passées de 195 milliards au début de l’année 2014 à 40 milliards en ce moment. Ce bilan ne peut être pris à la légère, prévient-il. Il juge que la dette ne doit pas être perçue comme un objet politique mais plutôt « comme n’importe quel autre instrument ». L’expert précise, cependant, que l’endettement extérieur va sans doute contribuer à opérer un ajustement qui amènerait à réduire les coûts sociaux, mais ne les évitera sûrement pas. Le coût social est inévitable, explique-t-il, en sachant qu’il est « le fruit de la gabegie économique de ces dernières années ». Il relève, dans le même contexte, qu’outre cette dimension, « les capacités de l’Algérie à mobiliser des crédits extérieurs sont très limitées ». Par rapport à l’amplitude de nos déficits, la dette extérieure ne pourra que couvrir l’équivalent d’un an d’exportation.
Rachid Sekak insiste, toutefois, qu’il faut distinguer entre deux catégories de dettes et prendre le soin d’en choisir la bonne. C'est-à-dire celle « qui crée de l’emploi, qui fait de la croissance, et qui augmente les exportations». Elle n’est donc pas contraire à notre souveraineté, dit-il. L’intervenant pointe du doigt le « déséquilibres macroéconomique qui caractérise l’Algérie, avançant qu’il est « intenable ». C’est pourquoi il prévient : « Si on ne s’ajuste pas rapidement, nous irons inévitablement vers une impasse.»

La réforme bancaire est nécessaire
Le directeur de la société de conseils stratégiques SL Finances a, en outre, abordé la question de la réforme bancaire, qu’il estime aujourd’hui « nécessaire ». Cela dit, ce processus devra être accompagné par « des mesures complémentaires ».
Rachid Sekak estime qu’il faut clairement revoir la gouvernance des banques publiques. Situant la problématique, il soutient qu’elles constituent l’élément par lequel se fait la distribution de la rente. « Leur rôle a toujours été ambigu », signale-t-il, « ce rôle est commercial, mais il est à la fois pour le compte de l’État ». Le problème est que ces deux aspects n’ont jamais été dissociés, d’après lui. C’est pourquoi il est difficile aujourd’hui d’apprécier l’efficacité de nos banques.
M. Z.

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