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Visite de Tebboune en Arabie Saoudite Pour ne pas rentrer les mains vides…

Le Qatar tout comme l’Arabie Saoudite sollicitent la médiation d’Alger dans la résolution des différends qui les opposent en même temps que les autres pays du Golfe. Pour rentrer les mains vides ?
C’est au royaume d’Arabie Saoudite que le Président Abdelmadjid Tebboune réserve sa première sortie à l’étranger, pour une durée de trois jours. « Les questions d’intérêt commun » motivent le déplacement du chef de l’Etat dans cette région du Golfe d’un monde arabe en plein questionnement sur son devenir ,avec comme toile de fond le problème palestinien gravement mis à mal par ce qui est appelé l’accord du siècle américano-israélien.
Fait nouveau dans l’histoire de ce conflit, presque tous les pays arabes ne le dénoncent pas, ils sont loin de crier au scandale ! Poids lourd de l’ordre arabe en vigueur sur la scène moyen-orientale, le pays hôte est aujourd’hui dans une posture fragilisée, au plan interne, par les réformes menées à la hussarde, par le prince héritier, Mohamed Ben Salmane (MBS), qui déstabilisent une société ultra-conservatrice. Le front extérieur n’incite pas à l’optimisme , sachant la guerre déclenchée contre le Yémen le 9 juillet 2014, c’est-à-dire depuis bientôt six ans, qui se retrouve en cul-de-sac.
La coalition de 9 pays dont le Maroc , dont l’aviation a bombardé des villes yéménites de mai 2015 à 2019, s’est au final embourbée dans une guerre qu’elle pensait boucler en quelques mois. Cette coalition menée par la monarchie wahhabite est aujourd’hui à bout de souffle en dépit des moyens financiers colossaux et d’énormes moyens matériels militaires des plus sophistiqués. Chemin faisant, la belle unanimité de départ montre des signes de lézardes, il ne reste plus qu’une unité de façade pour sauver les apparences devant une défaite militaire qui ne dit pas son nom.
Des pays de la coalition ont ainsi mis un bémol à leur désir d’en découdre, quand bien même les raisons ne sont pas les mêmes pour tous. C’est le cas du Maroc qui persiste dans son engagement, mais limité à un soutien logistique. Mais le cas qui a failli entraîner toute la région dans un autre conflit armé est le retrait de la coalition du Qatar pour des motivations propres, à caractère stratégique compliquées par une alliance avec l’Iran, ennemi juré de l’Arabie Saoudite. La lutte pour le leadership du monde musulman que Riyad considère son domaine réservé, exacerbe une rivalité qui peut déraper à tout moment. Ceci en parallèle de l’affaire de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khajoggi qui lui a porté un mauvais coup supplémentaire. Le blocus imposé à Doha, censé ramener le Qatar dans le giron saoudien, s’est avéré un flop, poussant un peu plus ce pays pétrolier dans les bras du rival perse.

Alger : ni ingérence ni interventionnisme
Si la monarchie wahhabite avait mal digéré le refus de l’Algérie de se joindre à la coalition anti-Yémen, aujourd’hui elle se rend compte qu’elle a plutôt avantage à recourir aux « bons offices » des Algériens pour sortir de l’impasse. L’honneur sauf ? Oui, car il s’agit de ne pas perdre la face eu égard à son rôle et à son poids dans le Golfe. La primauté du dialogue politique sur l’action militaire, thèse chère à Alger, confirme la justesse de ce choix. Les Saoudiens l’ont compris aujourd’hui. Le rôle de médiateur ainsi sollicité tendra à rompre l’isolement relatif du Qatar, qui, faut-il le rappeler, a besoin de stabilité et de sérénité à l’approche de la Coupe du monde de football en 2022. Une date pas si éloignée que ça ! De là à considérer la décision de Abdelmadjid Tebboune d’aller sans trop attendre prendre langue avec le roi Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud, à la demande du prince Cheikh Temim Ben Hamad Al Thani, est une hypothèse plausible. L’autre conflit dans lequel est engagée l’Arabie Saoudite est la guerre civile en Libye.
La carte Khalifa Haftar n’a pas produit les effets escomptés puisque, malgré le soutien que Riyad apporte à son protégé, le conflit n’est pas près de prendre fin. Le rôle de l’Algérie s’impose de lui-même et le sponsor principal du maréchal s’en rend compte là aussi. A l’inverse, Alger attend les explications de Riyad quant aux « accords du siècle », le lâchage des Palestiniens. Au politique, se greffent les autres « questions d’intérêt commun », notamment au plan économique.
L’Arabie Saoudite entend profiter du nouvel élan de la diplomatie algérienne , révélé à la conférence de Berlin de janvier dernier et lors du 33e Sommet de l’Unité africaine (UA). En effet, les Saoudiens organisent à la mi-mars à venir un sommet Afrique-Monde arabe. Par ailleurs, Alger, qui a une longue tradition de coordination sur les hydrocarbures avec Riyad, aura à actualiser une concertation rendue cruciale du fait de la baisse continue du prix du baril de pétrole, quand bien même l’Arabie Saoudite garde son rôle de leader en la matière, vu ses immenses réserves. Mais ce n’est pas le cas de tous les pays producteurs de l’or noir dont la plupart sont en crise. La situation ne pousse pas à l’optimisme, qu’il s’agisse du Venezuela (déstabilisation), l’Iran (en guerre avec les Etats-Unis), le Nigeria (terrorisme), Algérie (crise interne), Arabie Saoudite (guerre du Yémen, tension avec l’Iran). Ce n’est pas tout, car le plus grand danger viendrait de l’Opep , menacée d’implosion et de disparition sachant que des pays membres veulent quitter le bateau. Trois jours au royaume d’Arabie Saoudite, le chef de l’Etat algérien aura fort à faire avec ses pairs à défendre les projets et ambitions de l’Algérie post-Bouteflika , et convaincre quant aux capacités d’une économie appelée à une relance dans divers secteurs et les avantages à y investir. Il est vrai aussi que Saoudiens et Algériens sont des habitués des échanges de séjours.

La Ligue arabe, pour quoi faire ?
Par deux fois, Sabri Boukadoum, en tant que Premier ministre (intérimaire de Bédoui) et actuellement en sa qualité de ministre des Affaires étrangères, a fait le voyage de Riyad. Il a eu à baliser le terrain pour la visite en cours de Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier a promis récemment un plus grand nombre de passeports Hadj pour les pèlerins. Une doléance qu’il portera sûrement à qui de droit, pour ne pas rentrer les mains vides.
Engoncés dans les rivalités, suspicions et guerres souterraines, le temps aura donc fini à donner raison à l’Algérie de rester fidèle à sa ligne de conduite : pas d’ingérence, pas d’interventionnisme. A la Ligue arabe, dont l’Algérie réclame la réforme, ses positions sont connues allant jusqu’à la Syrie martyrisée. Oui, les pays arabes, avec à leur tête l’Arabe Saoudite, auront tout fait pour rendre cette organisation arabe inopérante. Retour de boomerang…
Brahim Taouchichet

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