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«offre de dialogue» de Mohammed VI Rabat mobilise ses alliés

Les véritables motivations de Mohammed VI paraissent plus claires à présent. Les éléments qui se succèdent depuis mercredi en disent long sur les véritables intentions qui animent le Maroc.
Le Qatar, la France et la quasi-totalité des monarchies du Golfe appuient donc la «demande» formulée par le roi du Maroc en direction de l'Algérie à laquelle il propose «la mise en place d'un mécanisme destiné à étudier toutes les questions bilatérales avec franchise (...) sans condition ni exception». Le discours prononcé à l'occasion de la Marche verte, opération d'envahissement du territoire sahraoui menée en 1975 par Hassan II, a surpris, il faut le dire. Mais pour une seule raison: il intervient dans un contexte marqué par une campagne de dénigrement haineuse menée par ce même roi à l’encontre de l'Algérie qu'il veut, coûte que coûte, pousser à lâcher du lest dans le dossier du Sahara Occidental. Pour ce, il considère que les négociations destinées à régler le problème doivent se dérouler principalement avec les autorités algériennes. Occultant les manœuvres visant à masquer le caractère colonial du conflit, les Nations-Unies persistent à baser le règlement de la situation à travers un dialogue, et le prochain rendez-vous a été pris pour la première semaine de décembre à Genève. L'Algerie et la Mauritanie y assisteront en qualité de membres observateurs. Mais le Maroc veut conférer à cette réunion un caractère autre que celui qui lui est attribué. Dès l'adoption de la résolution par le Conseil de sécurité, le représentant permanent de ce pays auprès de l'ONU a crié victoire, affirmant que la demande marocaine venait d'être avalisée. La Russie a ajouté au doute en révélant avoir refusé de voter une résolution ambiguë et qui risque de faire dévier le plan de règlement de son cours. Au Conseil de sécurité, on révèle également que le projet de résolution adopté est américain et que les Saoudiens ont pesé de tout leur poids dans l'affaire. Mercredi, c'est cependant le Qatar qui a salué «l'offre» marocaine. Riyadh est restée muette, mais tire les ficelles de loin s'appuyant principalement sur le soutien que lui apporte Jared Kouchner, beau-fils, conseiller de Trump et maître d'œuvre du rapprochement entre le prince Mohamed Ben Salmane et Israël. La France est également liée de très près au texte américain. Elle a œuvré pour, affirment des sources bien informées, et il n'y a rien de plus normal que cette dernière ait réagi publiquement, et même officiellement, sur la question. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, a salué les propositions de Mohammed VI, et le Quai d'Orsay en a fait de même lors du point de presse quotidien. Le porte-parole de cette institution a révélé que la France suivait avec «grand intérêt» l'affaire. Même les autorités mauritaniennes se sont mises de la partie. Hier, ce pays a fait savoir qu'il soutenait toute initiative visant à «maintenir la stabilité dans la région». Naïveté politique ou réponse à un forcing marocain ? Cette manière de faire intègre en tous les cas un ensemble évidemment destiné à faire pression sur Alger qui se refuse, comme à son habitude, à tout commentaire précipité. Habitué de longue date à faire face aux manœuvres marocaines, le pays s'est abstenu de rendre publique sa réaction mais laisse filtrer des informations qui ne laissent planer aucun doute sur la manière dont a été accueillie l'offre empoisonnée de Mohammed VI.
A. C.

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