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RSF entre acharnement et mauvaise foi

RSF vient une fois encore de se distinguer en citant l’Algérie dans la liste des pays qui utilisent le malware Pegasus pour espionner des opposants, des journalistes et que sais-je encore.
En réalité, la position de RSF ne constitue pas une surprise. Sa dernière déclaration est une suite logique à tout ce qu’a écrit ce réseau concernant l’Algérie. N’étant pas un adepte de la théorie de la citadelle assiégée, je me contente des faits.
Souvenons-nous des années 90 où 57 journalistes assassinés par différents groupes islamistes (qualificatif que s’interdisait RSF à l’époque) sont cités dans un rapport où se glissent la manipulation et la perfidie.
Pour autant il est dit in extenso :
«Les circonstances qui entourent ces mesures demeurent parfois obscures et suscitent des : interrogations»… affirme sentencieusement RSF, citant «certains observateurs dans les rédactions elles-mêmes»… Probablement la poignée de journaleux qui ont fini par avoir en retour des cartes de séjour en France.
Le réseau sur lequel trônait Robert Ménard qui affectionne les discours OAS reprend à son compte la rhétorique qui veut que tout ce qui vient d’Alger est sujet à caution et est douteux.
Il citera à l’époque «pour les autorités, la gestion de l’information sécuritaire constitue un enjeu vital dans la lutte pour l’éradication du terrorisme. Elles interdisent donc de faire état des opérations des groupes armés».
Des années plus tard, lorsque les actions terroristes, devenues depuis islamistes, ont endeuillé la France et choqué le monde, la clique droits de l’hommiste n’a pas exigé des services français des conférences de presse où les opérations «d’éradication» auraient été détaillées.
Selon le réseau, le terrorisme islamiste était légitime en Algérie mais horrible et inhumain ailleurs. La raison invoquée consiste à affirmer que le bras politique du terrorisme, le FIS en l’occurrence, a été spolié d’une victoire électorale appelée «arrêt du processus démocratique», feignant d’ignorer que des attentats ont bien été commis avant les élections, que la société entière était terrorisée, que le jour du vote, les femmes ont été empêchées d’aller aux urnes par des milices qui ne cachaient pas leur appartenance, et que l’opération élective était la plus grande fraude de l’histoire des élections. Les financements extérieurs, du Moyen-Orient en particulier, dont a bénéficié le FIS et qui lui ont permis d’organiser cette fraude, ont pourtant  été révélés peu de temps après. Mais pour le Réseau, ce n’était qu’un détail qui n’allait pas changer la ligne politique déjà arrêtée par RSF. De fait, ce qui n’était plus chez vous que de la cosmétique verbale, se soldait chez nous par des milliers de morts.
Près de 30 ans après, le Réseau est réactivé sans peur du ridicule, en feignant de se mobiliser pour un «journaliste» victime d’arbitraire.
N’étant pas un spécialiste, je doute qu’on puisse arrêter en Algérie un journaliste juste à cause du ton libre qu’il adopte ou ce qu’il déclare, alors que des centaines d’autres, tous plus impertinents les uns que les autres, demeurent en liberté… À moins que cela soit pour la liberté de parole… dite sous la dictée des résidents d’officine.
Les timides condamnations des «droits de l’hommiste» concernant les affaires «Edouard Snowden», «Julian Assange» ainsi que l’affaire «Jamal Khashoggi» sont depuis passées à la trappe, parce qu’il s’agit des Etats-Unis et des pétromonarchies.
Votre «inquiétude» comme celle d’autres organisations non gouvernementales, concernant les arrestations qui se produisent en Algérie, vous aurait honoré si vous aviez cité les libérations et les grâces massives dont ont bénéficié des centaines de détenus ; tout comme vos communiqués auraient été plus crédibles si vous n’aviez pas adopté un ton résolument timide lorsque des manifestants gilets jaunes subissaient les assauts policiers qui ont fait des dizaines de blessés et handicapés à vie. Pourtant, c’est bien le général de Gaulle qui, en 1968, lançait à la sortie du Conseil des ministres la formule, depuis devenue célèbre, «la réforme oui, la chienlit non».
Ce rappel succinct des «performances» du Réseau permet de comprendre pourquoi, alors que l’affaire Pegasus secoue de nombreux pays, RSF s’invite dans le débat en citant l’Algérie comme pays utilisateur de ce logiciel.
La raison essentielle en est qu’il ne fallait pas laisser le Maroc s’embourber tout seul. Ce pro-consulat français doit être sauvé du scandale alors qu’on y adjoint le Mexique, la Hongrie, et surtout l’Algérie, et que sais-je encore ? Pour ceux qui sont scandalisés que le Président Macron ait été mis sous écoute, des hommes politiques ont été mis à contribution pour affirmer que cela n’affectera pas les bonnes relations franco-marocaines. Vous reprenez à votre compte, insidieusement, la fameuse expression du «bon roi et des mauvais vizirs». Gageons que vous vous agiterez tant et tant avec vos amis des ONG pour ne parler que d’une dérive de l’outil sécuritaire marocain.
D’ailleurs des sénateurs, des journalistes et autres «observateurs» s’y emploient déjà. Aucune politique d’État ne sera dénoncée.
La prévisibilité de vos réactions marque définitivement votre Réseau du sceau de l’incrédibilité.
Le royaume obéissant, où les affaires sont bonnes, permet de garder l’équilibre avec l’Algérie sourcilleuse et fière.
La réaction rapide de l’ambassadeur d’Algérie qui décide d’ester en justice RSF a provoqué un retrait du communiqué incriminant notre pays, mais le jet de bile compulsif est déjà sorti. «À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire», disait Corneille. Mais dans le monde que nous vivons, le péril existe même là où l’on ne l’attend pas.
Mokhtar Benzaki

 

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