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Dans une tribune au QUOTIDIEN D’ORAN Stora convoque Berque, Arkoun, Messali et Abbas pour se justifier

L’historien Benjamin Stora a répondu à ses détracteurs une semaine après avoir remis son rapport sur «les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie» au Président Emmanuel Macron. Il affirme que sa démarche s’inscrit dans la lignée des travaux de «Jacques Berque et de Mohammed Arkoun», deux penseurs qui ont marqué le XXe siècle, mais aussi de l’engagement d’Abdelhamid Ben Badis, de Ferhat Abbas et de Messali Hadj.
Tarek Hafid Alger - (Le Soir) - L’historien originaire de Constantine a tenu à se justifier face aux nombreuses critiques provoquées en Algérie par le contenu de son rapport. Benjamin Stora a choisi les colonnes du Quotidien d’Oran pour publier une tribune intitulée «Un rapport, une méthode». «Mon rapport, très discuté partout, propose précisément une méthode qui privilégie l'éducation, la culture, par la connaissance de l'autre, et de tous les groupes engagés dans l'histoire algérienne. C'était la démarche des regrettés Jacques Berque et de Mohammed Arkoun : par la connaissance concrète, érudite, faire baisser la peur de l'autre, réduire la part de fantasmes, s'éloigner des mémoires dangereuses qui se sont développées dans les deux sociétés», a-t-il écrit. Se concentrant essentiellement sur ses détracteurs algériens, il précise : «La plupart de ceux qui critiquent vivement, en Algérie, mon rapport ne connaissent peut-être pas mes livres (ma biographie de Messali Hadj, de Ferhat Abbas, le dictionnaire biographique des 600 biographies de militants nationalistes algériens, élaboré tout seul, publié en France en 1985 ; ou mes biographies de De Gaulle et de Mitterrand…). Ils sauront que j'ai simplement proposé dans mon rapport une méthode qui est la mienne depuis longtemps : connaître les motivations, la trajectoire de tous les groupes de mémoire frappés par cette guerre dévastatrice, patiemment (cela fait plus d'un demi-siècle que je travaille et j'enseigne sur cette histoire), pour faire reculer les préjugés et le racisme ; avancer pas à pas, par des exemples concrets, pour comprendre la réalité terrible de la conquête de l'Algérie et du système colonial (massacres de civils, exécutions sommaires, essais nucléaires, disparus, prises d'archives) ; et ne pas se contenter de s'enfermer dans la répétition de discours politiques, donc de trouver les moyens, par des exemples pratiques, de transmettre aux nouvelles générations leurs histoires réelles.» Stora convoque également la mémoire des «ancêtres du nationalisme algérien», que sont Messali Hadj, Ferhat Abbas et même Abdelhamid Ben Badis - «qui n'ont cessé de promouvoir la connaissance, l'instruction pour relever les défis posés à la société algérienne» - pour justifier sa démarche qui exclut toute notion d’excuse et de repentance. «Les discours d'excuses ne doivent pas être des mots prononcés un jour pour se débarrasser le lendemain d'un problème si profond», ajoute-t-il.

«Troisième cycle»
Benjamin Stora se montre particulièrement critique envers les autorités algériennes qui se sont succédé au pouvoir depuis l’indépendance. Pour lui, la gestion des questions mémorielles est passée par deux phases distinctes : celle de «l’occultation, de l'indépendance des années 60 aux années 90 de la ’’décennie noire’’», puis celle «d'un retour, dans la période 1990-2020, de toutes les mémoires et de leur enfermement victimaire en France (parce que tout le monde veut absolument avoir eu raison dans le passé)». En faisant référence à cette seconde période, d’écorcher - sans le nommer - Abdelaziz Bouteflika qu’il a rencontré en décembre 2012 à l’occasion de la visite de l’ex-Président français, François Hollande. L’historien propose donc d’entamer un «troisième cycle», qui sera «celui du dévoilement des motivations de l'autre et les connaissances réciproques». «Un moment de sortie d'une rente mémorielle et la volonté de condamnation définitive d'un système, la colonisation, qui appartient, je l'espère, à une histoire ancienne», conclut Stora.
T. H.
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