Placeholder

Rubrique Actualités

MALVIE, MOROSITÉ, INQUIÉTUDES... Un 1er Novembre comme les autres

A l’instar des autres villes du pays, Alger a été ornée des lumières les plus éclatantes et parée d’emblème national flambant neuf spécialement conçu pour donner au pays un cachet tout particulier en prévision du 1er Novembre.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Comme partout ailleurs aussi à travers le territoire national, la Radio nationale et les chaînes régionales mettent le paquet en diffusant des chants patriotiques et en lançant des appels à une célébration massive de la glorieuse épopée ayant conduit à cet instant magique où fut proclamée l’indépendance de l’Algérie. Comme chaque année à la même époque, des appels invitent les Algériens à accrocher un drapeau à leur fenêtre. 
L’initiative vise, à l’évidence, à faire participer le peuple, censé être le premier concerné par la célébration d’un anniversaire aussi grandiose et qui n’aurait pu se produire sans le soulèvement et les sacrifices extrêmes dont ont fait preuve les Algériens pour arracher leur indépendance. 
Comme chaque année, les réponses à ces invitations suscitent cependant peu d’engouement auprès de la population. Les familles qui répondent à l’appel sont rares. Et la situation est visible cette année encore. 
La célébration de cette date historique se limite d’ailleurs depuis de longues années à la retransmission par des images de télévision couvrant des réceptions officielles, de lectures de lettres de félicitations adressées par les chefs d’Etat étrangers… Dans les rues, quelques véhicules sortis des kasmates du FLN ont pour habitude de diffuser l’hymne national peu de temps avant que n’éclatent les traditionnels coups de feu marquant minuit. 
Habitués à être tenus à l’écart des «manifestations» prévues à cette occasion, les Algériens suivent ces activités à partir de leur domicile, conscients que cette année, le 1er Novembre intervient dans un contexte marqué par une crise profonde. Une crise multiforme qui laisse surtout planer des perspectives incertaines pour l’avenir.  
Dans les rues d’Alger, les propos tenus par de nombreuses personnes mettent à nu le malaise. «J’ai du mal à réfléchir, à vous dire ce que je pense de cette occasion, je viens de passer 25 minutes dans une queue pour acheter du lait… j’ai du mal à joindre les deux bouts, tout est cher, tout a augmenté, j’ai deux enfants scolarisés, j’ai du mal à joindre les deux bouts», se plaint un homme de 42 ans à la sortie d’une épicerie. Un autre prend le relais : «J’aime mon pays, mais on ne nous aime pas, rien n’est fait pour nous rendre la vie plus facile. Ce mois-ci, mon chef de service m’a enlevé deux jours de paie parce que la circulation m’avait empêché d’arriver à temps au travail. On passe notre vie dans les bouchons, pour nous, ce 1er Novembre signifie que je vais rester me reposer à la maison. Les élections, le 1er Novembre, le 5 Juillet vous pensez sincèrement que je puisse y penser ? Je vais en profiter pour rester avec ma mère et la consoler, mon frère est un harraga qui a disparu en mer.» «Allez-voir ailleurs, c’est pire, hurle une vieille dame qui promet, elle, d’accrocher un drapeau à sa fenêtre cette nuit, vous êtes des inconscients».  
Elle quitte les lieux sans écouter la question que lui pose un marchand : «J’aime ce pays plus que toi, mais le 1er Novembre, le 5 Juillet, ça se passe à la télé ou dans les livres, ailleurs, on le fête en famille, chez nous, c’est comme si on nous disait que nous ne sommes pas concernés.»
Les propos amers s’accumulent, les plaintes sont pratiquement identiques : la cherté de la vie, les salaires inchangés, le trafic impossible, les longues heures passées dans les bouchons, et surtout, l’absence de perspectives durement exprimée par la jeunesse dans les stades d’Algérie où sévit une violence inouïe. 
Les évènements qui s’y déroulent font d’ailleurs écho à travers le monde. 
Décortiqués par la presse étrangère, ils sont perçus comme le reflet du malaise qui s’est emparé des Algériens déboussolés par une histoire écrite à la gomme, des vérités travesties et des promesses non tenues…
A. C.

Placeholder

Multimédia

Plus

Les + populaires de la semaine

(*) Période 7 derniers jours

  1. Affaire USM Alger - RS Berkane La décision de la CAF tombe !

  2. Coupe du monde de gymnastique L'Algérienne Kaylia Nemour s'offre l'or à Doha

  3. Demi-finale aller de la Coupe de la CAF Le match USM Alger - RS Berkane compromis, Lekdjaâ principal instigateur

  4. Le stade Hocine-Aït-Ahmed de Tizi-Ouzou pourrait abriter le rendez-vous La finale se jouera le 4 mai

  5. Coupe de la CAF, le match USMA-RS Berkane ne s’est pas joué Les Usmistes n’ont pas cédé au chantage

  6. Temps d’arrêt Lekdjaâ, la provocation de trop !

Placeholder