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Brevet d’enseignement moyen Un diplôme sans valeur

©F.G / PPAgency
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Ils étaient 630 000 collégiens à débuter hier les épreuves du brevet d’enseignement moyen. Peu d’entre eux savent qu’il y a plusieurs années, ce diplôme pouvait ouvrir les portes de prestigieuses administrations. En vingt ans de réformes et de contre-réformes, il a perdu toute valeur, devenant quasiment inutile.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Avec un brevet d’enseignement général, en poche, toute une génération d’Algériens avait pu accéder à des postes de travail qui sont probablement inaccessibles aujourd’hui avec un baccalauréat. Qu’a-t-il bien pu se passer en cinquante-sept ans d’indépendance pour qu’un diplôme perde autant de valeur ? Sa dévaluation est impossible à dissocier de la chute libre qu’a subie l’ensemble du système éducatif. Les réformes puis les contre-réformes, sous-tendues par des luttes idéologiques, ont eu raison des acquis de l’école.
Au fil des années, les programmes ont subi des changements au nom de la réforme qui n’a pu s’affranchir des apesanteurs idéologiques. Conservateurs et islamistes ont pesé de tout leur poids pour contrecarrer la moindre ambition d’ouverture. La réforme aura au final été dévastatrice car même des acquis ont fini par être sacrifiés. Comment expliquer sinon qu’un diplôme perde autant de valeur jusqu'à devenir quasiment inutile ? Pour Meziane Meriane, pédagogue et président du Snapest, le mal est profond. Il rappelle que le combat pour la qualité est mené depuis des années par ses semblables, en vain. Pour lui, le BEM actuellement ne sert presque à rien puisque c’est la moyenne obtenue par l’élève au cours de l’année qui prédomine. Même un élève ayant obtenu 6 de moyenne au BEM peut accéder au lycée pour peu qu’il ait par exemple 14 de moyenne annuelle. Il rappelle que sous l’ère de Benbouzid, il avait été question de valoriser le travail fourni lors des épreuves du BEM en révisant le calcul de la moyenne de passage, en octroyant le coefficient de 2 à la moyenne obtenue par le candidat lors des épreuves. Une tentative à laquelle avait mis court l’ex-président de la République sur simple injonction. Résultat : les élèves peuvent aujourd’hui négliger les épreuves du BEM en ne se concentrant que sur leur moyenne annuelle.
Mais au-delà de cet aspect, ajoute Meziane Meriane, c’est la répartition des coefficients qui constitue un autre drame. Il s’interroge sur l’intérêt d’octroyer le coefficient 5 à la langue arabe tout en n’octroyant qu’un 2 aux mathématiques et aux autres matières scientifiques. Un élève ayant obtenu ainsi une bonne moyenne grâce aux matières littéraires sera ainsi orienté en filière scientifique. Un « échec programmé », déplore Meziane Meriane.
Ceux n’ayant pas pu décrocher le passage se retrouvent face à un seul choix : refaire l’année pour ceux qui y ouvrent droit ou s’orienter vers la formation professionnelle, seule réceptacle possible depuis que le BEM n’ouvre plus aucune autre porte.
N. I.
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