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Création du Croissant-Rouge Algérien Un fastidieux parcours vers la reconnaissance

La création du Croissant-Rouge algérien (CRA) qui remonte à l’époque du colonialisme s’est faite dans des conditions laborieuses en sachant que l’Algérie était considérée comme un département français. C’est ce dont témoignent d’anciens bénévoles du CRA qui étaient invités hier mercredi au forum d’El Moudjahid lors d’une conférence sur l’histoire du Croissant-Rouge.
Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Avant d’être constitué en association légale possédant la personnalité juridique sur la base des Conventions de Genève et des principes formulés par les Conférences internationales de la Croix-Rouge, la reconnaissance officielle du Croissant-Rouge algérien fut un processus long et ardu.
C’est en ces termes que s’est exprimé Belbacha Eldjemii, doyen du CRA, qui animait le forum de la mémoire. Remontant aux origines de sa naissance, ce témoin a souligné que l’idée de la création de cette organisation humanitaire avait germé en 1853.
«L’Algérie était alors tombée entre les mains d’un colonisateur sans pitié», relate-t-il. Mais ce n’est qu’en 1956 que le Comité de coordination et d'exécution (CCE), organe central du FLN, avait exigé la création du Croissant-Rouge algérien «afin de prendre en charge la population qui vivait dans une misère noire». Poursuivant son récit, Belbacha Eldjemii raconte qu’à cette période, l’armée française procédait au regroupement de la population.
«De l’Est algérien jusqu’à la Kabylie, en passant par l’Oranie, elle donnait 24h aux villageois pour rejoindre les camps d’hébergement avant de bombarder le lieu.»
Il soutient que cette démarche avait pour seul but de couper le cordon ombilical qui lie le peuple algérien au Front de libération nationale (FLN). Durant ce laps de temps, l’idée de créer le CRA avait été consacrée par les responsables de la wilaya V de l’Oranie, qui donneront leur accord. «C’est ainsi que le 22 décembre 1956, les statuts provisoires furent transmis pour approbation par les dirigeants de la Révolution algérienne.»
Il souligne qu’avant cela, en 1955, Ferhat Abbas est venu présenter au CICR (Comité international de la Croix-Rouge), le Dr Djillali Bentami comme représentant du futur Croissant-Rouge algérien (CRA) à Genève. Sa doléance a été rejetée, car la condition pour créer une association nationale était un terrain indépendant avec un drapeau, ce n’était pas le cas de Algérie, vu que le territoire était sous occupation. Mais c’était sans compter sur l'acharnement et l'engagement du docteur Bentamim Djilali. «À partir de ce moment, ce dernier a mené une immense campagne internationale pour alerter sur les exactions commises par la France coloniale sur la population algérienne», a-t-il précisé. Sa campagne a attiré, dit-il, l'attention du monde entier sur le sort de l'Algérie et a contribué à la création de cette organisation humanitaire majeure.
Un autre témoin tient à souligner que tous ces évènements démontrent que le CRA n’est pas né par le fruit d’un hasard ou de circonstances. «Ce fut un processus long et rude.»
Le 8 janvier 1957, les statuts provisoires furent déposés à lamalat de Tanger (Maroc). Le lendemain, la naissance du CRA a été annoncée par les médias internationaux. Le Croissant-Rouge algérien a été officiellement reconnu en vertu d’un décret présidentiel publié dans le Journal Officiel du 14 septembre 1962, soit à peine deux mois après l’indépendance de l’Algérie.
M. Z.

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