La fête du Mouloud (Mawlid Ennabaoui) est passée cette année plutôt «silencieuse». Dans la rue, les explosions de pétards, de fusées et autres produits pyrotechniques étaient presque rares. Une première depuis de nombreuses années.
Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le Mouloud de cette année est différent. Les interminables spectacles d’explosions de pétards, de feux d’artifice, de fusées et autres produits pyrotechniques qui d’habitude, annoncent l’approche de cette fête religieuse, plusieurs jours à l’avance, ont été carrément absents. Seules quelques faibles détonations isolées se font entendre de temps à autre. Au grand bonheur des parents puisque l’usage de ces produits prohibés cause annuellement des blessures et brûlures graves chez leurs utilisateurs et engendre souvent des incendies.
A l’approche du Mawlid Ennabaoui, les produits pyrotechniques investissent tous les marchés. Des étals de fortune dédiés à ces produits s’installent également dans tous les quartiers. Dans tous les coins de rue, une importante variété de pétards, fusées, fumigènes, feux d’artifice est exhibée à même les trottoirs et en quantité impressionnante. Des jeunes, des moins jeunes et même des parents s’empressent de faire leurs emplettes en ces produits explosifs pour la fête du Mouloud.
Un scénario qui a pratiquement fait défaut cette année puisque la vente de ces produits a été très timide. Seuls quelques marchés réputés pour la vente des produits pyrotechniques ont maintenu la tradition à l’exemple de la rue Amar-Ali connue sous l’appellation de Djamaâ-Lihoud dans la commune de La Casbah, le marché des Trois-Horloges à Bab-el-Oued, ou le marché Sorécal à Bab-Ezzouar à l’est d’Alger. Ici encore, l’engouement pour ces explosifs n’a pas été important. «Cette année, les gens ne se sont pas intéressés aux pétards et autres explosifs. Ils les ont complètement délaissés. Aujourd’hui, l’heure est au Hirak. C’est plus important que n’importe quelle fête ou autre festivité», témoigne Mustapha. Selon ce père de famille, même les enfants se sont désintéressés et ne réclament plus les pétards.
«Seuls les supporters de football s’approvisionnent en fumigènes pour les utiliser dans les stades lors des matchs», ajoute-t-il.
Visiblement, le mouvement populaire que connaît le pays depuis plusieurs mois a pris le dessus sur la célébration du Mawlid Ennabaoui et la mobilisation des Algériens pour la marche du vendredi 8 novembre 2019, la veille de cette fête religieuse, a remplacé le show pyrotechnique de la nuit du Mouloud.
En effet, la veille du Mouloud qui a coïncidé avec le vendredi 8 novembre a été très différente de celles des années précédentes. Durant cette soirée, les explosions des pétards à Alger étaient très timides. Leur détonation était, d’ailleurs, étouffée par le mauvais temps qui a sévi durant toute la nuit. Pour une fois, les Algérois ont pu fermer l’œil la nuit du Mawlid Ennabaoui.
Ry. N.
