Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs s’attelle à la préparation de la loi d’orientation du secteur. Prévu en mai prochain, ce projet de loi sera basé selon le ministre, sur les principes de la référence religieuse nationale.
Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Réuni avec les conseils scientifiques des wilayas ainsi que des enseignants universitaires, tous les deux membres de l’instance de la jurisprudence islamique, le ministre des Affaires religieuses tente de voir comment convertir les principes de la référence religieuse nationale en matières juridiques pour adopter la loi d’orientation du secteur. Un projet de loi prévu au plus tard en mai prochain.
«Ces lois doivent être inspirées de notre héritage religieux. Les Algériens ont leur propre manière de pratiquer la religion provenant du Coran et de la Sunna mais aussi de l’idjtihad de nos aïeux savants, grâce à laquelle nous sommes modérés dans notre religion et pratiques et ouverts sur les autres. C’est justement cette référence que nous voulons mettre en valeur et la consolider à travers des lois destinées à la préserver», souligne le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, hier, lors de la réunion des conseils scientifiques tenue à Dar el Imam à Alger. Il n’a pas manqué à l’occasion de préciser que l’Algérie est le seul pays qui n’impose pas aux imams leurs prêches. «Les imams ont toute la liberté dans le choix de leurs prêches mais il suffit juste de les accompagner dans les grandes lignes», dit-il.
Mohamed Aïssa rappelle la création de l’instance de jurisprudence islamique en décembre 2017 seule habilitée à émettre des fatwas, il déplore que des fatwas continuent à être «le fonds de commerce» de certains médias audiovisuels.
Il évoque aussi le discours discriminatoire et le discours tekfiriste (excommunateur) ciblant une personne ou un groupe de personnes qui selon lui doivent être condamnés. «Nous voulons intégrer quelques articles de loi qui prévoient justement des peines contre les auteurs de ces discours», dit-il.
S’agissant de la question du soufisme, il estime qu’il doit être classifié et rationalisé mais sans pour autant s’ingérer dans les affaires des zaouias. «Même le soufisme a besoin du fikh», explique-t-il.
Par ailleurs, le ministre revient sur la révision du programme de l’éducation islamique des cycles primaire et moyen, un travail effectué en collaboration avec le ministère de l’Education nationale.
«Nous avons constaté que plusieurs paragraphes et concepts compris dans le programme de cette matière dispensée au cycle secondaire ne proviennent pas de notre référence religieuse nationale», dit-il.
Il cite l’exemple des ibadites considérés comme des kharidjites. Ces mêmes sources étrangères poursuit-il, excommunient également les croyants à cause d’actes qui pourtant n’excommunient pas le rite sunnite.
«Aujourd’hui, nous nous attellons avec le ministère de l’Education à la révision de ces idées et pour assurer une référence du juste milieu, modérée sans stigmatisation, sans exclusion, sans discrimination et sans excommunication», ajoute-t-il.
Ry. N.
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LOI D’ORIENTATION DES AFFAIRES RELIGIEUSES ET DES WAKFS Un projet de loi avant fin mai prochain
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