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CORSE, GUYANE, PAYS BASQUE, BRETAGNE Un souffle indépendantiste parcourt les régions de France

Dans la soirée d’hier lundi 28 mars, un rassemblement a eu lieu devant la préfecture de Haute-Corse à Bastia dans un climat tendu, débouchant ensuite sur des affrontements avec les forces de l'ordre dans les rues de la ville.

Quelques jours après les obsèques d'Yvan Colonna, un rassemblement s'est tenu dans la soirée du 28 mars devant la préfecture de Haute-Corse à Bastia. Le quotidien Corse-Matin rapporte que plusieurs dizaines de personnes, en majorité des jeunes, se sont réunies à l'appel des syndicats étudiants. Après un court moment de tension, au cours duquel les CRS ont eu recours à une lance à eau puis à des jets de grenades lacrymogènes, le rassemblement a d'abord repris « dans un calme relatif » selon le journal local, qui évoquait cependant une situation « précaire » aux alentours de 19h.

La situation s'est ensuite dégradée, le journaliste Alexis Kraland faisant état de nouveaux affrontements impliquant des manifestants jetant des pierres et quelques cocktails Molotov sur des CRS, qui ont répliqué avec des tirs de grenades lacrymogène. France 3 Corse a également publié une vidéo des affrontements, dans laquelle on aperçoit notamment un manifestant avec un cocktail Molotov à la main. Après la mort d'Yvan Colonna – condamné en 1998 à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac – le 21 mars des suites de son agression par un codétenu condamné pour terrorisme islamiste à la prison d'Arles, la situation reste tendue dans l'île.

Le 27 mars, plus de 500 personnes ont manifesté devant une caserne de CRS près de Bastia à l'appel d'organisations indépendantistes qui ont accusé certains CRS d'avoir chanté la Marseillaise le jour des obsèques du militant indépendantiste, selon des journalistes de l'AFP. Cet appel à manifester devant la caserne de Furiani, au sud de Bastia, a été lancé par les mouvements indépendantistes Core in Fronte, Corsica Libera et des syndicats étudiants nationalistes, qui sont les principaux moteurs de la mobilisation. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé lors de sa visite en Corse mi-mars que le gouvernement était « prêt à aller jusqu'à l’autonomie » de l'île. Cette déclaration a par ailleurs fait des émules en Guyane, où les élus ont appelé à ne pas rater le « convoi de la Corse », exprimant leur volonté d'aller vers une « autonomie à la carte dans la République française ».

Manifestations en Guyane

Ainsi, la collectivité territoriale de Guyane a relancé le débat sur l'autonomie du territoire ultramarin. Appelant à ne pas rater « le convoi de la Corse », les élus locaux ont officialisé la quête d'une «autonomie à la carte dans la République française». La quête d'une «autonomie à la carte dans la République française» a été inscrite le 26 mars comme priorité de la collectivité territoriale de Guyane (CTG) par l'ensemble des élus du territoire ultramarin réunis à Cayenne en congrès. Appelant à ne pas rater «le convoi de la Corse», où la perspective d'une «autonomie» a été mise sur la table par l'exécutif, le président de la CTG, Gabriel Serville (Divers Gauche, proche de Jean-Luc Mélenchon) s'est engagé à mener une préfiguration «franche, concertée et planifiée avec le gouvernement», lequel sera saisi «avant l'élection» présidentielle d'avril prochain. La demande portée par la classe politique locale d'une plus grande autonomie est une «histoire sans fin» depuis des décennies, a sévèrement asséné Gabriel Serville, élu en 2021 sur la promesse d'une rapide évolution statutaire et d'un recentrage des échanges économiques avec les pays du continent américain. 

Un «comité de pilotage» composé notamment d'élus et d'institutions locales reprendra les travaux déjà ouverts sous la mandature territoriale précédente et devra «à moyen terme» fournir une proposition à l'Elysée en vue d'une modification institutionnelle, soumise au Parlement, pour doter ce territoire ultramarin de nouvelles compétences et d'un pouvoir d'adopter des lois locales. «L'Etat ne nous a jamais facilité la tâche, mais nous avons aussi notre part de responsabilité», a exprimé au cours du congrès la sénatrice (DVG) Marie-Laure Phinéra-Horth. «L'autonomie n'est plus un tabou. Ce n'est pas non plus l'indépendance», a-t-elle estimé. Une émancipation institutionnelle avait été réclamée par une partie des manifestants de la grande crise sociale de mars-avril 2017 en Guyane en faveur d'un «rattrapage structurel» du territoire sur la France, dans tous les domaines. Les élus locaux souhaitent un statut «adapté aux réalités guyanaises»

Le 26 mars, les élus du congrès n'ont pas caché l'intérêt qu'ils portent aux statuts actuels de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie, qui ont acquis une certaine autonomie et ont leur propre gouvernement. Mais tous ont convenu de la nécessité d'un statut «adapté aux réalités guyanaises». «Pas opposé» à l'autonomie, l'ex-président de la collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, soutien d'Emmanuel Macron, a appelé à rester «dans le cadre européen» quelle que soit l'évolution de statut car «l'Europe finance plus que la France les collectivités locales».

En janvier 2010, 70% des votants guyanais (pour un taux de participation de 48%) s'étaient prononcés contre l'autonomie de pouvoir, dans le cadre d'une consultation populaire organisée par l'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy.

Revendications basques

D’autre part, suite à la mort d’Yvan Colonna, les mouvements Bake Bidea («le chemin de la paix») et les Artisans de la paix ont dénoncé jeudi la situation des «prisonniers politiques» basques, qui serait «dans une impasse». Si ces deux organisations revendiquent une large représentativité (syndicats, associations…) et des contacts, réels, avec des élus de toutes tendances, elles sont, selon un policier, proches de la mouvance indépendantiste «radicale», héritière des mouvements liés à l’organisation ETA. Après avoir tué plus de 800 personnes, ETA a cessé ses attentats en 2011, puis livré son arsenal, sauf celui de caches «oubliées», qu’on retrouve un peu partout en France. Par ailleurs, Le Front de libération de la Bretagne – Armée révolutionnaire bretonne (FLB-ARB) exige l’organisation d’un référendum sur l’autonomie ou l’indépendance de la Bretagne réunifiée. Il demande aussi la réunification de la Loire-Atlantique à la Bretagne.

Ultimatum du Front de Libération de la Bretagne-Armée révolutionnaire bretonne

Le Front de libération de la Bretagne – Armée révolutionnaire bretonne (FLB-ARB) exige l’organisation d’un référendum sur l’autonomie ou l’indépendance de la Bretagne réunifiée. Il demande aussi la réunification de la Loire-Atlantique à la Bretagne.

Les indépendantistes bretons ont sans doute suivi d'un œil attentif ce qui se passait en Corse, où après des semaines de manifestations, le ministre de l'Intérieur a assuré que l'Etat était "prêt à aller jusqu'à l'autonomie".

Dans un communiqué envoyé lundi au journal Ouest-France, le Front de libération de la Bretagne – Armée révolutionnaire bretonne (FLB-ARB) demande l’organisation d’un référendum sur l’autonomie ou l’indépendance de la Bretagne réunifiée. "L’Armée révolutionnaire bretonne prend acte que le peuple corse n’est écouté par le gouvernement qu’à la suite d’actions violentes. Nous concevons la lutte armée comme un complément à la lutte politique. Ces référendums devront être réalisés avant le 31 décembre 2022, sans quoi l’ARB passera à l’action", détaille le FLB-ARB.

"Étant occupé par l'État français, le peuple breton doit se doter d'outils légaux afin d'assurer et de défendre pleinement sa personnalité de peuple et ses intérêts propres. Cela ne peut être réalisé sans la constitution d'une Assemblée Démocratique de Bretagne. Seul un état breton peut assurer au peuple breton le plein exercice de ses droits nationaux", ajoute le FLB-ARB qui laisse jusqu'au 31 décembre 2022 pour organiser un référendum sous peine de "passer à l'action".

Depuis plusieurs années, le FLB – ARB est resté en sommeil. Fin novembre 2021, le FLB avait revendiqué dans un courrier quinze "attaques de résidences secondaires ou des profiteurs de l'industrie touristique" au cours des dernières années.

Source : Divers

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