Placeholder

Rubrique Actualités

Vers une radicalisation du mouvement ?

Le bras de fer entre les magistrats et le ministère de la Justice et garde des Sceaux persiste, il pourrait même se radicaliser, si les revendications énoncées dans la déclaration du SNM du 26 octobre dernier, ne sont pas satisfaites. C’est, du moins, ce qu’on pourrait déduire de la déclaration rendue publique, hier mardi, à l’occasion des sit-in organisés, au niveau de nombreuses cours de justice du pays.
Au troisième jour du conflit qui les oppose à la tutelle, les magistrats, qui ont boycotté les audiences programmées ce mardi dans plusieurs juridictions, usent d’un ton fort qui incline peu à l’apaisement. Ils se disent déterminés à aller jusqu’au bout de leur mouvement, ignorant les injonctions et les menaces proférées par le ministre de la Justice et garde des Sceaux, qu’ils évoquent d’ailleurs en des termes sibyllins. «Nos collègues responsables d’institutions judiciaires ne doivent pas céder à des directives irréfléchies émanant de la tutelle et qui sont dictées par des considérations égocentriques néfastes», écrit le SNM.
«Il leur appartient, s’adressant toujours à ces responsables au niveau des juridictions, de se mettre du côté de la majorité des magistrats. » Ils en appellent, ainsi, à leur responsabilité et leur conscience en leur rappelant que «la responsabilité n’est pas pérenne».
Tout en se félicitant de l’adhésion totale de la corporation de la magistrature au mouvement de protestation décrété par leur syndicat, décision qui, selon eux, ne procède «ni de la précipitation ni de l’improvisation», les magistrats considèrent que le recours à la protestation est plutôt un acte «justifié par des considérations objectives et réalistes.» Le récent mouvement dans le corps des magistrats et leur ventilation à travers les différentes juridictions du pays, décidé par le ministère de la Justice qui est une revendication purement corporatiste, n’est évoqué qu’en des termes vagues.
La déclaration donne plutôt la primeur à l’indépendance de la justice. Un objectif adossé au nécessaire respect de «la dignité et le professionnalisme du juges» qui sont des principes sur lesquels, estiment-ils, ils ne sont pas prêts de céder et dont la défense constitue la principale motivation de leur mouvement de protestation.
«L’indépendance de la justice est une demande primordiale qui requiert une traduction dans les faits et dans la pratique de tous les jours, loin des slogans creux, et l’atteinte aux libertés et droits fondamentaux des citoyens ne peut être acceptée sous aucun prétexte», écrivent les juges qui invitent à la poursuite du mouvement jusqu’à la consécration «d’une justice intègre et indépendante».
S. A. M.
Placeholder

Multimédia

Plus

Placeholder