Actualit�s : Le professeur Aberkane nous �crit

Je vous prie de bien vouloir publier ce droit de r�ponse concernant l’article de Malika Boussouf, paru dans l’�dition du 27 octobre.
1) La “source” (professeur �m�rite...) de M. B. ne lui a pas expliqu�, et visiblement, elle n’a pas besoin d’avis contradictoire pour un journalisme de v�rit�, que les postes des services de sant� universitaires (les CHU) sont, en principe, occup�s par des professeurs, docents et ma�tresassistants (les hospitalo-universitaires”) qui, naturellement, les dirigent.

Ces services assurent la formation m�dicale et sont sous la double tutelle du minist�re de la Sant� et du minist�re de l’Enseignement sup�rieur. Quant aux postes ouverts dans les services d’h�pitaux non universitaires (dits de “sant� publique”) ils doivent �tre, toujours en principe, occup�s par des m�decins et des sp�cialistes non “hospitalo- universitaires”. La r�alit� est plus complexe : au fil du temps et des restructurations, des hospitalo-universitaires ont �t� affect�s dans des services non universitaires, � proximit� des CHU du nord du pays. Le Syndicat des sp�cialistes de sant� publique ayant soulev� ce probl�me, il a �t� d�cid� (apr�s �tude cas par cas, et avec le souci de la justice, de la morale et de l’efficacit�) de confirmer les sp�cialistes dans des fonctions qu’ils exer�aient d�j� depuis de nombreuses ann�es. Dans un seul cas, � Z�ralda, un service non hospitalo-universitaire �tait dirig� par un ma�treassistant, dont les qualifications professionnelles correspondaient clairement aux missions d’un service hypersp�cialis� d’un CHU. Un poste dans un CHU a donc �t� propos� au ma�tre-assistant, qui avait, par ailleurs, et pendant l’occupation de cette chefferie de service, quitt� l’Alg�rie pendant plusieurs ann�es pour exercer � l’�tranger. Toutes les d�cisions qui ont �t� prises l’ont �t�, d’abord, avec le souci d’�tre juste et coh�rent envers tous les professionnels de la sant�, ensuite d’aboutir petit � petit � la suppression des anomalies qui constituent des points de d�saccord et de conflit et nuisent � la prise en charge du malade. Enfin, ces d�cisions, et bien d’autres, ont �t� prises apr�s une longue maturation et certainement pas � �minuit� comme vous le pr�tendez. Je crois que le s�rieux et la loyaut� d’une relation avec des partenaires syndicaux implique de mettre en œuvre les conclusions d’une n�gociation lorsqu’on est convaincu de leur justesse.

2) Il faut faire la distinction entre les dipl�mes et les titres, qui sont des reconnaissances scientifiques, et les fonctions de chef d’unit� ou de service qui sont des missions de gestion et de responsabilit�. Certes, c’est l’a�n�, qui est habituellement le plus �lev� en grade, qui est cens� �tre, tout naturellement, le plus habilit� et le plus qualifi� pour diriger un service mais justement, dans les services non hospitalo-universitaires il n’y a, et il ne devrait jamais se trouver de professeurs et, donc, aucun conflit entre le titre et la capacit� r�elle � bien g�rer une structure et, mieux, � lui impulser une dynamique de changement et de r�forme. Ce d�bat m�rite mieux que la confusion qui a �t� entretenue aussi bien par des communiqu�s officiels que par les commentaires faussement apitoy�s de certains gardiens du temple dont le parcours et l’�thique sont bien connus. En dehors d’Alger, tous les services non hospitalo- universitaires sont dirig�s par des m�decins et des sp�cialistes. En dehors d’Alger, Oran, Constantine et Annaba, tous les autres CHU du pays sont m�me dans l’obligation de recourir aux sp�cialistes non hospitalo-universitaires, secteurs public et priv� confondus, pour assurer la formation m�dicale. C’est dire l’enchev�trement qui existe et que le statut et la classification des sp�cialistes, que nous avons finalis�s, devraient contribuer � assainir en attendant que les difficult�s li�es au cursus des ma�tres-assistants soient prises en charge par l’enseignement sup�rieur et la sant�.

3) Pour ces dossiers, et pour beaucoup d’autres qui concernent la sant� des citoyens et pas seulement la m�decine, j’ai essay� durant ma mission minist�rielle d’apporter des am�liorations et des r�ponses. Elles sont en grande partie contenues dans la finalisation des projets de r�forme hospitali�re et de la loi sur la sant�, mais aussi dans la revalorisation des personnels, l’assainissement de la dette des h�pitaux, le confortement des droits du malade, la modernisation des services pour les th�rapeutiques de haut niveau et la diminution des transferts � l’�tranger, la lutte contre la corruption et l’ill�galit� dans le domaine du m�dicament.

4) Pour ces raisons et quelques autres, je ne pense pas que les commentaires de M.B. sur les ministres qui font n’importe quoi “pour garder leur poste et leurs privil�ges” me concernent puisqu’elle va jusqu’� ignorer les faits les plus av�r�s concernant ma morale professionnelle et politique. La probl�matique �voqu�e par ce billet d’humeur, d�daigneusement et “courageusement” diffamatoire, aurait m�rit� que les avis de tous soient honn�tement recueillis.

Professeur Abdelhamid Aberkane

Ancien ministre de la Sant� Ancien ministre de l’Enseignement sup�rieur.

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