Actualit�s : SMAIN LALMAS, PR�SIDENT DU COMITE POUR LA V�RIT� SUR LES �V�NEMENTS DE SFAX
�C’est une affaire politique�


Se pr�sentant comme “simple citoyen”, Sma�n Lalmas fait partie des personnes qui activent, depuis plusieurs mois, sur la sc�ne politique. Lalmas n’a cess� de multiplier les actions. Initiateur de la p�tition “Un million de signatures contre la dictature”, responsable du plus important comit� de soutien � Ali Benflis, membre du Collectif Benchicou pour les libert�s, il pr�side �galement le Comit� pour la v�rit� sur les �v�nements de Sfax.

Le Soir d’Alg�rie : Vous avez cr��, au lendemain des incidents de Sfax, un Comit� pour la v�rit� sur ces �v�nements. Une ann�e a pass� depuis ces tragiques �v�nements, la v�rit� a-t-elle �t� faite ?
Sma�n Lalmas :
Je dois reconna�tre que jusqu’� pr�sent rien n’a �t� fait. Toutes les portes sont rest�es ferm�es. On eut beau tenter de r�colter des informations sur ce sujet, sans r�sultat. Il y a volont� d�lib�r�e d’�touffer l’affaire. Ce qui a conduit � une d�mobilisation des concern�s, c'est-�-dire les familles des victimes mortes � Sfax mais aussi les personnes bless�es ou emprisonn�es par les autorit�s tunisiennes. Mais au niveau du comit�, nous avons �t� destinataires de plusieurs lettres anonymes dans lesquelles on a tent� de nous �clairer sur les dessous de cette affaire.
Que disent ces lettres?
En fait on a tent� de nous expliquer que l’affaire de Sfax est avant tout une affaire politique.
Pensez-vous que leurs r�dacteurs sont cr�dibles ?

Je pr�cise encore une fois que ces lettres sont anonymes. Mais quand on analyse la situation d’alors on constate qu’il existe des points communs entre l’affaire de Sfax et le d�clenchement des �v�nements de Kabylie en 2001. On peut se rappeler la r�action d’un haut responsable de l’Etat au lendemain de l’assassinat de Massinissa Guermah en le traitant de voyou. Ce m�me responsable avait d�clar� que la police tunisienne, qui a us� d’une violence sans pareille contre les supporters alg�riens, n’avait fait que son travail. Personnellement, je suis arriv� � la conclusion que ces deux faits tragiques ont �t� soigneusement pr�par�s par un des deux clans du pouvoir. D’ailleurs, n’oublions pas que la bastonnade de Sfax s’est d�roul�e � quelques semaines seulement des �lections pr�sidentielles. Je pense que son objectif �tait d’indisposer un des candidats � cette pr�sidentielle.
Lequel d’entre eux ?

Peut-�tre le pr�sident candidat.
Il est �trange que vous teniez de tels propos alors que vous �tiez vous-m�me � la t�te du plus important comit� de soutien � Ali Benflis, l’adversaire du pr�sident candidat
Je m’attendais � cette question. Il faut dissocier mon soutien � Ali Benflis de mon action en faveur de ce qui s’est produit � Sfax. Il ne faut surtout pas oublier que des milliers de jeunes sont tomb�s dans un traquenard et que certains d’entres eux y on laiss� la vie. Il y a eu mort d’Alg�riens et on ne peut pas se taire sur une pareille trag�die. Il ne s’agit pas d’�tre pour ou contre tel ou Untel, notre devoir est de faire la lumi�re sur ce qui est r�ellement arriv�.
La commission d’enqu�te parlementaire a-t-elle abouti � des r�sultats?
Rien non plus de ce c�t�-l�.
En plus de pr�sider ce Comit� pour la v�rit� sur les �v�nements de Sfax, vous �tes �galement membre du Comit� Benchicou pour les libert�s. Croyez-vous que ce type d’actions citoyennes peut faire avancer les choses ?
Cela permet avant tout de lutter contre l’oubli, ce qui est d�j� pas mal. Mais disons les choses sans hypocrisie : mis � part le fait de d�noncer cette trag�die et faire du bruit autour de cette affaire, cela n’a absolument rien donn� dans le cas du comit� de Sfax. Enfin, je consid�re avoir fait mon devoir de citoyen alg�rien. Sans plus. La m�me chose est valable pour le Comit� Benchicou. Nous soutenons sans rel�che ce journaliste injustement emprisonn� ainsi que l’ensemble des journalistes alg�riens. Mais il faut �tre r�aliste, aucun comit�, aucune personnalit�, association, parti politique ne peuvent arriver � un r�sultat s’ils n’ont pas l’appui d’un des deux clans. C’est une r�alit�.
Vous qui avez soutenu Ali Benflis, que pensez-vous de ce qui se passe actuellement au FLN ?
Je tiens avant tout � pr�ciser que je ne suis pas militant du FLN, j’ai soutenu Ali Benflis en ma qualit� de simple citoyen car je consid�re que son programme �tait valable. Toutefois, je ne peux donner mon avis sur les affaires internes d’un parti. Ceci dit, le FLN d’aujourd’hui est un bel exemple de d�mocratie � l’alg�rienne: on d�signe, on recale et on redresse qui on veut, quand on veut. Comment faire de la politique dans de telles conditions ? Hier, ils brandissaient les portraits de Benflis aujourd’hui ils l�vent bien haut ceux de son adversaire. Il est impossible de compter sur des hommes qui vous l�chent � la premi�re occasion.

Propos recueillis par Tarek Hafid

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