Il est des moments qu’on ne veut � aucun prix se rem�morer. Une tranche de vie tr�s courte mais qui laisse des stigmates que rien ni personne ne pourra effacer. Le 11 f�vrier 1996 est de ceux-l�. Il a suffi d’un coup de fil, de quelques secondes � peine, d’un ami d’Alger pour que tout s’assombrisse.
Un coup de fil vous apprenant que les locaux de votre journal, � Alger, ont �t� la cible d’un attentat alors que, moins de cinq minutes auparavant, vous �tiez en ligne avec les gars de la r�daction, �a a de quoi vous laisser pour le moins interloqu�. D’abord, vous croyez � une blague, d’un go�t extr�mement douteux. Puis, d�s que, apr�s avoir rassembl� quelque courage, vous d�cidez de joindre Alger de nouveau et que le t�l�phone n’en finit pas de sonner dans le vide, alors l�, c’est la panique... Une panique qui, sans le vouloir, vous la “collez” � un autre coll�gue, Sa�d Belhadjoudja, chef de bureau du Soir d’Alg�rie � Annaba � l’�poque, pour lui demander ce qui se passait � la centrale, croyant qu’il �tait peut-�tre mieux inform�. Finalement, vous veniez de lui apprendre la mauvaise nouvelle... Au bureau de Tizi, c’�tait l’affolement jusqu’� ce que Hocine Hadj-Ali, secr�taire de la r�daction, d�cide de prendre contact avec les bureaux r�gionaux pour leur dresser un tableau plus ou moins exhaustif de la situation, et de promettre d’appeler � chaque fois qu’il y a du nouveau. On apprenait, en effet, que des personnes n’avaient pas �t� retrouv�es durant les premi�res recherches entreprises dans ce qui reste des locaux du Soir d’Alg�rie. C’est en fin de journ�e, trois heures environ apr�s l’explosion, que l’on saura que Mohamed Dorban �tait mort et que l’on �tait toujours � la recherche de Allaoua A�t-Mebarek, le directeur de la r�daction. Le regrett� Allaoua, le conseiller, le ma�tre qui exigeait toujours que le bureau de Tizi soit le plus productif de tous les bureaux du Soir d’Alg�rie...
A. M.

Nombre de lectures :

Format imprimable