Oui, je sais ! Mais laissons passer ces moments qui nous laissent l�impression de retourner aux sources des ann�es 1990 et de tous ces malheurs qui ont frapp� notre pays. Je ne vous demande m�me pas de faire le bilan, il est trop lourd. Et le regarder de pr�s il est injuste, profond�ment injuste et tellement logique avec le d�roulement ordinaire de l�histoire humaine. Les plus pauvres, les plus d�munis, les plus faibles ont pay� le plus lourd tribut � cette guerre men�e contre notre soci�t� et notre peuple.
Bien s�r la mort des journalistes, des �crivains, des intellectuels p�se d�un poids si lourd, pratique et symbolique, mais cependant, comment ne pas se rappeler la situation sociale des supplici�s de Bentalha, Ra�s, Ramka, et autres lieux qui ont donn� � notre g�ographie les couleurs sinistres des massacres ? Comment ne pas se rappeler toutes ces filles des quartiers populaires et des zones rurales ou suburbaines enlev�es, viol�es, tu�es ou rel�ch�es et comment ne pas imaginer leurs indicibles souffrances ? Mais n�est-ce pas une r�action sentimentale, de personnes qui ne comprennent pas que la politique se fasse en dehors de l��thique et de la morale, en dehors du sens de la justice ? Oui, th�oriquement, je sais bien que la politique n�a rien � voir avec l��thique et surtout n�a rien � en faire. Th�oriquement, mais subjectivement aucune politique, pour moi, ne m�rite d�infliger de telles souffrances humaines. Et d��couter des hommes politiques responsables directs ou indirects de ce martyrologue passer dessus comme si de rien n��tait un go�t de cendre me vient � la bouche. A la limite, je me moque des raisons qui nous ont ramen�s � cela, seul me reste le sentiment d�une deuxi�me mort des victimes et d�une immense d�faite de la justice. Pour le reste, faites-moi confiance ! Si nous en sommes revenus l�, c�est que les facteurs politiques et les orientations lourdes du pouvoir, etc. sont rest�s les m�mes que dans ces ann�es 1980 qui ont pr�par� les ann�es 1990. Le pouvoir a corrig� les effets mais pas les causes. El�mentaire, mais quelles sont les causes ?
M. B.

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