Le figuier, la figue et les arts traditionnels retiendront l�int�r�t du public tizi-ouzien du 10 au 16 janvier. Une heureuse initiative de l�Association des anciens scouts et amis des scouts de Tizi-Ouzou en collaboration avec l�APC de Tizi ouzou, la direction de la culture, la DPME et un grand nombre d�associations.
C�est la premi�re fois depuis des lustres qu�une manifestation publique, qui promet d��tre grandiose, est organis�e sur le th�me qui, pourtant, ne devrait pas manquer d�int�r�t dans une r�gion � vocation arboricole, touristique et artisanale, pour les pouvoirs publics et les op�rateurs agricoles. Le figuier et la figue, c�est connu, occupaient, jusqu�� la veille de la guerre de Lib�ration, une place et un r�le incomparables dans l��conomie de la r�gion et le mode de consommation des populations de la grande et petite Kabylie. La culture du figuier �tait plus r�pandue que celle de l�olivier � travers l�ensemble du territoire, la commercialisation et la consommation de la figue s�che quasi-permanentes dans la m�me sph�re g�ographique et m�me au-del� puisque la figue constituait un facteur d��change, le plus souvent sous forme de troc, avec d�autres r�gions du pays. La figue participait �galement aux �changes ext�rieurs. La production, la collecte, la commercialisation , l e conditionnement des figues engageaient une tr�s nombreuse main-d��uvre familiale et salariale �gale ou nettement sup�rieure aux op�rations similaires ou sp�cifiques qu�engendraient les productions de l�huile d�olive, des c�r�ales et de l��levage dans l��conomie locale. C��tait l��poque o� la Kabylie vivait presque en autarcie se suffisant dans une tr�s large mesure de ses besoins alimentaires et vestimentaires dans une moindre proportion. La figue, l�huile d�olive, le lait frais et les �ufs, produits chez la plupart des familles pour l�autoconsommation, �taient des aliments quasi quotidiens au sein de chaque foyer. Le travail de laine, du cuir, du bois de la poterie et la vannerie, fortement pr�sents dans la vie �conomique et sociale de la r�gion, compl�taient l�ossature du mode de production kabyle. Les bouleversements engendr�s par la guerre de Lib�ration et les mutations intervenues apr�s l�Ind�pendance ont pulv�ris� le syst�me �conomique et social kabyle ; le travail de la terre, l��levage et l�artisanat sont pass�s du r�le pr�dominant au rang secondaire, voire tout � fait accessoire. La politique �conomique pratiqu�e par les autorit�s du pays, en d�valorisant gravement le travail de la terre, en d�peuplant la campagne au profit de la ville, en d�pr�ciant la production agricole avec les pratiques commerciales bureaucratiques et les prix administr�s, devait conduire fatalement � l�abandon des cr�neaux agricoles qui constituaient la base de l��conomie r�gionale. La figue et l�huile d�olive ne sont plus aujourd�hui des aliments quotidiens � la port�e de tous. Produits en faible quantit�, ils sont devenus des produits de luxe. Les articles de m�nage et d�emballage en plastique remplacent ceux de l�artisanat, en bois, en terre cuite et autres mati�res bio-d�gradables. Le lait frais, l�autre aliment de base autrefois tr�s r�pandu et largement accessible, est de nos jours import� en tr�s grandes quantit�s en devises fortes, au m�me titre que le bl� et l�huile de table, exposant le pays aux sp�culations qui agitent fr�quemment le march� mondial. Devant l�abandon et le recul flagrant des cr�neaux agricoles traditionnels et porteurs, la semaine du figuier et des arts traditionnels qui se tiendra � la Maison de la culture et au Th��tre r�gional de Tizi ouzou m�rite d��tre salu�e comme une r�action salutaire visant � susciter et encourager la r�introduction et la propagation de toutes les pratiques et actions visant � relancer le d�veloppement de l�agriculture de montagne, de l�artisanat et du tourisme. Mais, au-del� des manifestations semblables qui ne sont pas n�gligeables, les pouvoirs publics ont l�imp�rieux devoir de revoir leur syst�me de soutien et d�encouragement aux actions de renaissance et de d�veloppement de l�agriculture de montagne. En d�autres termes, il est urgent d�aller au-del� de la sensibilisation et de la vulgarisation en incitant et en soutenant vigoureusement ceux qui s�engagent dans le d�veloppement de ces cr�neaux ins�parables de la Kabylie. Signalons, pour terminer, la participation annonc�e d�une trentaine d�exposants � cette premi�re semaine du figuier et des arts traditionnels qui, apr�s un d�fil� inaugural, conna�tra une s�rie d�activit�s, expositions, vente de produits agricoles et d�artisanat, une course p�destre, un tournoi de football, des soir�es musicales et plusieurs conf�rences ayant pour th�mes �L��rosion du figuier� ; �La place de la culture de la figue au sein de l��conomie de la r�gion� ; �Le d�veloppement des zones de montagnes � ; �Cr�ation et conduite de la figueraie�, �La caprification� ; �Le traitement phytosanitaire du figuier� ; �Le s�chage de la figue��
B. T.

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