P�riscoop : BAZOOKA
Castro par Marquez
Par Mohamed Bouhamidi
mbouhamidi2001@yahoo.fr


D�un texte de Marquez sur Castro publi� ce f�vrier 2008, trop long pour cet espace, je vous ai choisi ce passage qui �claire quelques facettes du vieux r�volutionnaire : �(...) Son aide supr�me est sa m�moire et il l�utilise, jusqu�� en abuser, pour soutenir des discours ou des conversations priv�es avec un raisonnement implacable et des op�rations arithm�tiques d�une rapidit� incroyable. Il a un besoin incessant d�informations, bien mastiqu�es et bien dig�r�es.
Au petit-d�jeuner, il d�vore pas moins de 200 pages de journaux. Comme il est capable de d�couvrir la plus petite contradiction dans une phrase ordinaire, les r�ponses doivent �tre exactes. Il est un lecteur vorace. Il est pr�t � lire � toute heure tout journal qui lui atterrit entre les mains. Il ne perd pas une seule occasion de s�informer. Pendant la guerre d�Angola, lors d�une r�ception officielle, il a d�crit une bataille avec tant de d�tails qu�il fut extr�mement difficile de convaincre un diplomate europ�en qu�il n�y avait pas particip�. Sa vision du futur de l�Am�rique latine est la m�me que celle de Bolivar et de Marti : une communaut� int�gr�e et autonome, capable de changer le destin du monde. Le pays qu�il conna�t en d�tail le mieux apr�s Cuba sont les Etats-Unis : la nature de son peuple, ses structures de pouvoir, les intentions secondaires de ses gouvernements. Et ceci l�a aid� � affronter le tourment incessant de l�embargo. Fidel Castro n�a jamais refus� de r�pondre � quelque question que ce soit, aussi provocatrice soit-elle, il n�a jamais non plus perdu sa patience. En ce qui concerne ceux qui sont �conomes avec la v�rit�, pour ne pas l�inqui�ter plus qu�il ne l�est d�j�, il le sait. A un fonctionnaire qui agissait ainsi, il a dit : �Vous me cachez des v�rit�s pour ne pas m�inqui�ter, mais lorsque je finirai par les d�couvrir, je mourrai du choc de devoir affronter tant de v�rit�s que l�on m�a cach�es.� Mais, les v�rit�s que l�on cache pour masquer les d�ficiences sont les plus graves, parce qu�� c�t� des accomplissements �normes qui donnent des forces � la r�volution � les accomplissements politiques, scientifiques, sportifs et culturels � il y a une incomp�tence bureaucratique colossale qui affecte la vie quotidienne et en particulier le bonheur familial. Dans la rue, lorsqu�il parle aux gens, sa conversation retrouve l�expression et la franchise crue de l�affection sinc�re. Ils l�appellent : Fidel. Ils s�adressent � lui sans fa�on, ils discutent avec lui, ils l�acclament. C�est � ce moment-l� que l�on d�couvre l��tre humain inhabituel que la r�flexion de sa propre image ne laisse pas voir. C�est le Fidel Castro que je crois conna�tre. Un homme aux habitudes aust�res et aux illusions insatiables, qui a re�u une �ducation formelle � l�ancienne, utilisant des mots prudents et des tons contenus, et qui est incapable de concevoir toute id�e qui n�est pas colossale (...)�
M. B.

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