Soirmagazine : ATTITUDES
Panique chez la voisine


Par Na�ma
Yachir naiyach@yahoo.fr
Apr�s cinq jours de dures �preuves, Meriem pousse un grand ouf de soulagement. Finis le stress du bac, les r�visions, les veill�es jusqu'� quatre heures du matin. L�horreur, quoi. A pr�sent, elle a besoin de calme, de repos et surtout d�une bonne cure de sommeil. L�angoisse de l�examen, il faut le dire, elle n��tait pas seule � l�avoir v�cue. Sa maman a partag� tous ses moments de crise quand, � quelques heures du jour J, elle �clate en sanglots car c�est le vide dans sa t�te, qu�elle a l�impression de n�avoir rien retenu de tout ce qu�elle a appris.
Et cette panique quand elle se retrouvera en face de sa page blanche et ne pouvoir �crire un tra�tre mot. Elle se souviendra surtout de cette pression ressentie la veille des �preuves, lorsque, malgr� les conseils de son entourage, elle persiste � jeter l�ultime coup d��il � ses le�ons avec son bin�me qu�elle a invit�e chez elle. La petite Feriel, la benjamine de six ans et demi, a re�u des instructions strictes, elle ne doit pas broncher et surtout ne pas se faire entendre. Quant � nos deux studieuses, elles seront enferm�es dans une pi�ce r�quisitionn�e pour la circonstance. Elles n�en sortiront que pour avaler leur d�jeuner, un repas que sa m�re, aux petits soins, a voulu un v�ritable festin. Tr�s t�t ce jour-l�, elle n�a pas quitt� ses fourneaux, en mijotant les plats les plus pris�s de Meriem, tout en faisant honneur � son h�te. L�odeur d�une chorba frik et d�une chtitha embaument le palier. Maman ne savait pas o� donner de la t�te. Il fallait aussi pr�parer la p�te des tcharek et des croquets pour les invit�s qui on tenu � venir �remonter le moral� de Meriem. Un geste tr�s touchant mais pas � son go�t, elle qui aurait pr�f�r� s�isoler ou sortir respirer un peu d�air et ne plus entendre parler du bac. �- Ils ne savent pas que de cette mani�re ils font monter la pression. - Mais ma fille, je ne peux tout de m�me pas dire � tes tantes et tes cousines de ne pas venir, elles le prendront tr�s mal. Tiens bon, plus que quelques heures et tout sera fini.� C�est autour de la maman de fr�mir. D�pass�e par les �v�nements mais surtout angoiss�e, elle a failli laisser br�ler ses g�teaux. Elle y rem�die in extremis. En fait, elle d�prime, ressent cette m�me boule qui la serre � la gorge, mais tente tant bien que mal de le dissimuler. Ne se doutant pas une seconde de la tension qui r�gnait dans cette maison, la voisine d�en face, en autorisant sa petite Manel, �g�e de six ans, � jouer avec Feriel, n�imaginant pas une seconde l�ambiance �lectrique qui y r�gnait. Elle reviendra bredouille.
- �Tata Safia a dit que ce n��tait pas possible. Meriem r�vise ses le�ons. Pourquoi a-t-elle refus� ? J�ai pourtant promis que je resterai sage. Sa m�re lui expliquera qu�il ne fallait surtout pas les d�ranger
- Tu iras la prochaine fois, Tata a raison. Quelques instants plus tard, Safia sonne � la porte de sa voisine, une assiette remplie de g�teaux � la main. Elle se confond en excuses, et, au bord des larmes, elle se confie :
- Je suis d�sol�e, aujourd�hui, je craque et je ne veux pas le montrer � Meriem, mais j�ai l�impression que c�est moi qui passe l�examen. En plus, je re�ois du monde cet apr�s-midi ; sinc�rement, je panique. Ces croquets sont pour Manel, j�esp�re que je me ferai pardonner. Apr�s le bac, elle pourra venir quand elle le voudra. Prie avec moi pour qu�elle r�ussisse. Je t�avoue que je ne serai tranquille qu�au moment des r�sultats. Mais en attendant, c�est une seconde �tape de peur au ventre qui nous attend. Je pr�f�re ne pas y penser. Que Dieu me donne la force de soutenir Meriem.
- Ne te fais-pas de souci, Meriem est une bonne �l�ve, elle l�aura cette cl� de s�same !�

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