A peine avoir annoncé leurs candidatures aux
élections présidentielles d’avril 2014, qu’ils se sont retirés. Pour la
plupart d’entre eux, c’était une expérience à vivre, une occasion à
saisir pour exprimer à la faveur des projecteurs des médias, leur
opinion, leurs chagrin et désarroi sur ce qu’est devenu la terre
d’Algérie.
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir)
Rachid Nekkaz, Tarek Mihoubi, Kamel Benkoussa… pour ne citer que
ceux-là, candidats à la candidature aux élections présidentielles
d’avril 2014, ont eu leur quart d’heure de gloire.
C’était le temps d’un instant, et au moment où le pouvoir avait besoin
d’un maximum de candidatures pour crédibiliser une échéance scellée
d’avance. C’était ni plus ni moins qu’une opportunité à saisir, puisque
tout citoyen algérien a le droit de retirer les fameux formulaires,
lesquels devront être validés par le Conseil constitutionnel.
Si certains savaient dès le départ qu’ils ne réussiront jamais à réunir
les 60 000 signatures exigées pour rejoindre la course vers le palais
d’El Mouradia, d’autres n’ont même pas fait l’effort, vu que l’intention
première d’une telle démarche repose sur d’autres considérations. C’est
un contexte, une opportunité pour exprimer ses opinions dans un pays où
tout citoyen n’a pas souvent l’occasion, sinon le droit de le faire en
toute liberté. Qu’ils l’aient fait pour se faire connaître, pour être
sous les projecteurs des médias ou satisfaire un ego personnel, ce qu’il
faut retenir, et par-dessus tout, c’est qu’ils ont tous exprimé leur
chagrin, leur désarroi sur ce qu’est devenue la terre d’Algérie. Il y a
en a même qui ont postulé par ironie ; histoire de dire au monde entier
que, ce qui est considéré ailleurs comme un évènement décisif pour
l’avenir d’une nation, chez nous, ce n’est ni plus ni moins qu’une
mascarade. Comme quoi si ailleurs le ridicule ne tue pas, chez nous, il
ne fait pas même rougir. La preuve, c’est qu’ils ont eu l’humilité de se
retirer longtemps avant que la date butoir de dépôt du dossier de
candidature n’arrive à terme. C’était en clair, un message à celui qui
succède et pour la quatrième fois, à lui-même, que nous refusons de
cautionner un coup théâtral. Ils ont eu des suivistes, des fans et des
adhérents sur les réseaux sociaux. Ils ont eu des portraits et des
interviews sur les colonnes des journaux.
Ils ont été les invités de plateaux télévisés et ils ont exprimé ce
qu’il leur tenait à cœur. Ils n’ont rien perdu, mais bien au contraire,
ils font désormais partie de l’histoire d’une Algérie qu’ils mettent
devant sa réalité.
M. M.