Le staff de
campagne de Ali Benflis finalise le dossier de candidature qui sera
déposé ce matin, à 10 heures, auprès du Conseil constitutionnel. Les
formulaires de souscriptions individuelles continuent d’affluer malgré
les entraves de l’administration.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir)
Vingt-quatre heures avant le dépôt du dossier de candidature de Ali
Benflis, le siège de campagne est toujours aussi animé. Au premier
étage, Lotfi Boumghar rencontre des journalistes. Il est question de la
«cérémonie» de dépôt auprès du Conseil constitutionnel. «Le candidat Ali
Benflis se présentera aujourd’hui, à 10 heures, au siège du Conseil
constitutionnel. Nous ne savons pas encore quelles seront les mesures
qui seront imposées aux journalistes, ni même s’ils pourront s’approcher
du siège de cette institution comme cela est de tradition. Mais Ali
Benflis tient à lire une déclaration à la presse au sortir du siège du
Conseil», explique le directeur de la communication du candidat. Les
autres directions de campagne sont concentrées sur la finalisation du
dossier de candidature. A deux jours de la remise définitive, les
formulaires continuent d’affluer de toutes les régions du pays. «Samedi,
nous avons reçu près de 20 000 formulaires», assure Abdelkader Sallat,
le directeur de campagne de Ali Benflis.
Les résultats finaux de cette collecte restent encore confidentiels. «Le
chiffre exact sera communiqué en temps voulu. Mais je peux vous dire que
nous avons dépassé de trois fois le nombre de formulaires de citoyens
requis par la loi et plus de quatre fois pour les formulaires d’élus»,
note-t-il. L’ancien ministre chargé de la Réforme pénitentiaire déplore
cependant les entraves de l’administration. «Depuis l’annonce de la
candidature de Abdelaziz Bouteflika par le Premier ministre, nous avons
constaté un net changement dans le comportement des agents des mairies.
L’engouement des citoyens et des élus en faveur de Ali Benflis a
augmenté mais il leur a été difficile de légaliser les formulaires de
signatures.
Dans de nombreux cas, des citoyens ont vu leurs pièces d’identité
retenues pendant 2 ou 3 jours par l’administration. Dans d’autres cas,
des citoyens ont été confrontés à des guichets fermés. Fort
heureusement, il a été possible de faire légaliser ces formulaires
auprès des notaires et des huissiers».
Mais il semble que les entraves ne concernent pas uniquement
l’administration locale. Ainsi, la direction de campagne est confrontée
à un réel problème avec la compagnie Air Algérie. «Pour la campagne,
nous avons prévu d’affréter un Boeing 737 afin de transporter le
candidat, son staff ainsi que les journalistes. Nous avons d’ailleurs
été les premiers à déposer notre demande ainsi que le plan de vol auprès
de la direction commerciale de la compagnie. Mais à notre grande
surprise, Air Algérie nous a transmis une correspondance pour nous
annoncer qu’il sera mis à notre disposition un ATR, un appareil de
capacité restreinte, lent et qui ne permet pas de couvrir de longues
distances. Face au refus de nous accorder un Boeing, nous avons décidé
de saisir officiellement le président de la Commission nationale de
préparation de l’élection présidentielle.
Nous attendons toujours la réponse de M. Abdelmalek Sellal», précise
Abdelkader Sallat. Le directeur de campagne de Ali Benflis est convaincu
que les obstacles iront en augmentant ces prochaines semaines. «Tout ce
qu’ils entreprendront ne fera que renforcer nos convictions», insiste
Sallat.
T. H.