Chronique du jour : Digoutage fi Ramdane
La malédiction brésilienne
Boire le calice jusqu’à la lie ? J’ai compris
l’amertume de l’expression en regardant le Brésil s’incliner, une fois
de plus et pas bien haut, devant les Pays-Bas. Trois ajoutés au sept
allemands, ça fait cet inouï record de dix buts encaissés à la maison en
deux matchs. Pour la plus grande nation de football de la planète, ça
fait pas top, non ! Et, en plus, ça devait être la samba à domicile.
Tout a été préparé pour que le Brésil sorte vainqueur de ce tournoi.
Flop ! M’est avis que, même en Coupe du monde, et même face aux
redoutables Thomas Müller, Arjen Robben and soon, le Sporting Club de
Kaylous ou le Rapid d’Ouled Ouchayah aurait fait moins pire ! Comme
quoi, rien n’est immuable, comme disait mon arrière-grand-mère,
philosophe à ses heures. Et même les dieux du stade peuvent tomber du
ciel et sur la tête.
Ce qui paraissait irréel, c’est que les buts adverses semblaient fermés
aux Brésiliens qui s’y sont pourtant plus d’une fois essayés. On
croirait qu’une malédiction les avait cadenassés. La plupart des
commentateurs sportifs, ces pontifes qui élucident les miracles et les
effondrements, étaient d’accord sur la densité du mystère : difficile
d’expliquer rationnellement la chute de l’empire brésilien. Il faut
recourir au religieux ou, à tout le moins, au surnaturel pour tenter de
décoder l’incroyable paralysie des joueurs. Il y a des djenoun
là-dedans. Ça te fait m’digouti des réputations préétablies et de
l’incompréhensible.
Arris Touffan
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