Chronique du jour : DIGOUTAGE
Trois minutes télé
Par Arris Touffan
En mettant au défi le pouvoir de laisser un journaliste poser quelques
questions à Bouteflika, Maâmar Farrah me tend la perche. Merci, mon frère ! En
effet, au lieu d’attendre les confidences lâchées au compte-goutte par des
devins qui prétendent avoir approché le saint du saint, faisons plutôt les
démonstrations publiquement.
Quand il était en superforme, et qu’il rabotait des heures entières un discours
devant un public captif nombreux en plus des caméras de télévision, on n’avait
besoin de certificat de personne pour constater la pêche du Président. Ni du
«cerveau de Bouteflika travaille plus que le mien» de Benyounès, ni de
«l’alacrité» de Hollande, ni des propos louangeurs de café du commerce de
Saâdani et de Ghoul.
A l’époque, il suffisait d’appuyer sur le bouton de la télé ou de n’importe
quelle radio pour surprendre Abdelaziz Bouteflika dans son sport favori : le
discours interminable !
Il avait la forme. Il ne l’a plus. Il suffit de regarder ses yeux lors de ses
fugaces apparitions pour démentir les bulletins de santé triomphalistes des
affidés.
Qu’on laisse le Président parler trois minutes à la télé ! Ou alors qu’on cesse
de nous prendre pour du pain rassis !
A. T.
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