Chronique du jour : DIGOUTAGE
Taper sur Sylvie Arkoun, c’est facile !
Par Arris Touffan
Retour sur Mohamed Aïssa, qu’un lecteur m’interdit quasiment manu militari de
citer sous prétexte qu’il est desservi par des appuis comme celui de nous-zotres…
Qui sont nous-zotres ? Va savoir !
Eh bien, cher ami, avec tout le respect que je vous dois, l’homme public qu’il
est ne coupera pas au commentaire et même à la satire. C’est comme ça ! Ou
alors, il n’a qu’à parler en privé et personne ne viendra chercher à savoir ce
qu’il dit. Chaque fois qu’il s’exprime en tant que ministre, on commentera ! Il
est là pour ça et nous sommes là pour ça aussi. Et puis franchement, au niveau
des enjeux où il est, ce n’est pas un petit billet de digoutage de rien du tout
qui changera quoi que ce soit au problème… !
Bref, c’est vrai qu’il y a mieux comme entrée en matière. Après sa sortie sur le
salafisme nationalisé, le décomplexé ministre des Wakfs parle – tiens —de
Mohammed Arkoun. A ce que je sache, c’est la première fois que le philosophe de
Taourirt Mimoun est cité à un si haut niveau dans la hiérarchie gouvernementale.
J’en ai le vertige ! D’habitude, à ce niveau stratosphérique là, on parle plutôt
d’El Ghazali. Il en est question aussi. Au forum de Liberté où il était invité,
Mohamed Aïssa évoquait la honteuse sortie de ce dernier contre Arkoun, lors d’un
séminaire sur la pensée islamique à Béjaïa. Le ministre dit y avoir assisté et
il avoue déplorer le fait. Mais, incroyable, il continue à justifier El Ghazali.
On l’a trompé, dit-il, sur le compte d’Arkoun.
Jusqu’à preuve du contraire, il est responsable de ce qu’il dit. Trop facile de
coller la responsabilité à ceux qui l’ont trompé. Par contre, Mohamed Aïssa ne
trouve aucune circonstance atténuante à Sylvie Arkoun, la fille, qui vient
d’écrire un livre sur son père. Mais ce n’est qu’un livre de fille sur son père,
ça n’a aucune responsabilité religieuse ou philosophique, ce regard d’une fille
sur son papa.
A. T.
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