Actualités : ARCELORMITTAL ALGÉRIE
Calme précaire à El Hadjar
Plusieurs événements majeurs sont intervenus ces
derniers jours dans les deux importantes filiales ArcelorMittal Pipes &
Tubes Algéria (AMPTA) et ArcelorMittal Algérie (AMA). Elles sont toutes
les deux confrontées à une crise profonde perturbant la production,
celle d’AMPTA (zéro production depuis 4 mois) et de l’acier liquide à
AMA (production à son plus bas niveau).
Dès septembre, la première aura à payer des pénalités de retard pour non
respect des délais de fourniture de 230 km de tubes à son client
Sonatrach. Celle-ci se serait bien passée de cette mesure pour peu
qu’elle puisse réceptionner, dans les délais, sa commande indispensable
pour la réalisation de plusieurs projets au Sud du pays.
Du côté de AMA, élu le 16 août dernier porte parole des travailleurs,
l’ex SG du conseil syndical de l’entreprise Daoud Kechichi a réagi. Non
Seulement il est en grève de la faim depuis le 17 août pour protester
contre sa suspension de fonction, il est également l’auteur d’un brûlot.
Adressé sous la forme d’une correspondance au Premier Ministre et aux
présidents des deux chambres du parlement, Kechichi dénonce le
détournement de 12 milliards de dinars. Comme il accuse son employeur
d’avoir effectué des coupes sombres dans les effectifs. Selon lui, de 5
000 agents et cadres en poste jusqu'à courant 2014, ce nombre aurait
chuté à 4 100.une année après.
La détermination de la DG AMPTA et celle de AMA est mise en relief avec
cette tendance de l’une et de l’autre au pourrissement de la situation.
Loin de chercher un quelconque dialogue, la première a décidé du
licenciement du SG du conseil syndical et du président du comité de
participation ainsi que la suspension de fonction de vingt-sept agents.
Il est reproché à ces derniers la récente fermeture durant deux jours
des portes principales d’accès du complexe El Hadjar.
La deuxième a rapidement pris en main la tentative d’éviction du
principal acteur du conseil syndical Nourredine Amouri. Ce dernier a,
clairement, affiché son respect du pacte social.
Signé en 2014 par les deux partenaires pour une période de 3 ans, ce
pacte interdit toute revendication socioprofessionnelle. Alors que
Nourredine Amour a repris son poste de S.G par la seule volonté de la
DG, Daoud. Kechichi a été, quant à lui, pratiquement pris à bras le
corps par les agents de sécurité pour être expulsé hors du complexe.
Actuellement, c’est le calme précaire tant à AMPTA où les 350 salariés
maintiennent leur piquet de grève, qu’à AMA.
A ce niveau, l’on se prépare à entamer, dés aujourd’hui et durant plus
de 3 mois, le programme de rénovation du Haut Fourneau N°2. Au fait des
pratiques syndicales en cours ces dernières années dans toutes les
filiales AMA, d’anciens cadres du complexe sidérurgique soulignent que
le pourrissement de la situation sous entend une réaction pouvant être
violente des travailleurs et des syndicalistes.
La majorité de ces derniers (les 2/3) s’étaient, d’ailleurs, clairement
prononcés pour l’exclusion de Noureddine Amouri du poste de S.G du
syndicat. Ils avaient, parallèlement, désigné Daoud Kechichi en qualité
de porte parole officiel des travailleurs.
Actuellement, la pression exercée sur leur employeur par les grévistes
de AMPTA impose à Daoud Kechichi de réagir pour le respect du choix des
travailleurs, sa réintégration à son poste de travail et, également,
celle de la douzaine d’agents objets d’une mesure similaire de
suspension de fonctions.
A. Bouacha
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