Régions : Logements à Bouira
La tension persiste malgré les efforts de l’État
Le problème du logement persiste à Bouira malgré tous
les efforts consentis par les pouvoirs publics dans les différentes
formules.
Ainsi, à travers le rapport présenté par le wali devant l’APW récemment
et malgré les chiffres importants présentés avec plus de 89 000
logements engagés depuis 2005 à ce jour par les pouvoirs publics, sous
différentes formules, la pression reste toujours perceptible à travers
les différentes actions de protestation signalées çà et là dans les
communes de la wilaya, et particulièrement à travers les rassemblements
hebdomadaires qui sont enregistrés chaque semaine devant le siège de la
Wilaya.
Ainsi, selon ce rapport, il ressort que l’Etat a réalisé depuis 2005 pas
moins de 61 820 logements répartis comme suit : 44 289 logements sous
forme d’aides directes dans le cadre du logement rural, 11 756 logements
sociaux distribués à travers les communes par les commissions de daïra ;
3 300 LSP, 722 LPA, 403 logements dans le cadre du FNPOS, 900 pour la
location-vente de l’AADL et, enfin, 212 logements dans le cadre des
promotions libres.
Outre ces logements achevés et distribués dans la plupart des cas avec
beaucoup de protestations et de colère, tant les dossiers sont traités
par milliers et qu’il est difficile pour les membres des commissions qui
siègent de satisfaire toutes les demandes, il y a lieu de signaler
qu’actuellement, il y a encore quelque 17 549 logements en cours de
réalisation avec 3 840 dans le cadre du logement rural, 7 280 dans le
cadre du logement social ou LPL, 876 dans le LSP, 1 192 dans le LPA, 50
pour le FNPOS, 2 350 pour l’AADL, 556 pour le LPP et, enfin, 1 286 pour
le promotionnel libre.
Cependant, malgré tous ces chiffres, et en dépit des assurances du wali
qui rappelle que durant cette année, ce seront pas moins de 2 800
nouveaux logements sociaux qui seront distribués, la colère est toujours
vivace et la tension ira crescendo, car la réalité sera toujours là,
notamment avec ces retards endémiques dans les achèvements ; des retards
dus principalement au manque de liquidités et de paiement des
situations, ensuite la cherté des matériaux de construction à cause de
la crise économique. Tous ces facteurs influent directement sur le
lancement de nouveaux programmes ; ce qui suppose l’arrivée sur le
marché de nouveaux cas sociaux qui ne sont pas nécessairement ceux ayant
ou touchant moins de 24 000 dinars par mois. En effet, selon une enquête
que nous avons menée récemment auprès de plusieurs citoyens, même les
fonctionnaires dont le salaire mensuel dépasse les 40 000 dinars se
disent, à l’unanimité, incapables de souscrire pour le LPA, car ne
pouvant payer la quote-part qui leur revient, soit quelque 800 000
dinars dans le cadre du montage financier. Selon nos interlocuteurs, le
seuil pour pouvoir prétendre à un logement social - 24 000 dinars -
arrêté par l’Etat comme est dépassé avec la cherté de la vie.
Aujourd’hui, les cas sociaux ou pour le dire directement, le seuil de
pauvreté en Algérie ne se situe plus à moins de 24 000 dinars, mais bien
au-delà, soit autour de 40 000 dinars pour un ménage de cinq personnes,
soit un couple et trois enfants à charge.
Selon nos interlocuteurs, les deux meilleures formules que l’Etat se
devait de maintenir et d’encourager restent l'aide à l'habitat rural,
mais avec une condition, celle d’augmenter l’aide à 100 millions de
centimes, ensuite le LPL, mais en ramenant le seuil d’éligibilité à un
salaire inférieur à 60 000 dinars, comme l’avait d’ailleurs suggéré,
lors des dernières élections législatives, le SG du RND, Ahmed Ouyahia.
Pour les autres formules et au vu de toutes ces données, il est fort à
parier que, dans les années à venir, là où le demandeur de logement est
appelé à y contribuer, comme c’est le cas actuellement pour le LPA, ou
encore, l’AADL et le LPP, celles-ci seront toutes abandonnées par les
citoyens. D’ailleurs, la preuve nous est donnée déjà par la formule LPP
où pour la wilaya de Bouira, sur les 2 000 logements inscrits, seuls 556
logements sont en cours de réalisation alors que les 1 444 autres
inscrits ne sont plus lancés. Raison invoquée dans le rapport du wali,
lu devant les élus de l’APW de Bouira. Manque de demandeurs pour ce type
de logements. A bon entendeur, salut !
Yazid Yahiaoui
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