Soirmagazine : ATTITUDES
Tortures
Par Naïma Yachir
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L’Algérie, comme d’autres pays, a
fêté le 20 novembre dernier la journée mondiale de l’enfant. Une
convention signée par plusieurs nations définissant les droits de
l’enfant, en marquant son 28e anniversaire.
Plus d’une cinquantaine d’articles rappellent leurs droits. Dans cet
écrit, nous ne citerons qu’un seul, celui qui nous paraît le plus
fondamental : jouir de l’amour et bannir la violence. Un article qui
demeure malheureusement un vœu pieux, puisque nos enfants continuent de
subir les pires brutalités, là où ils se trouvent, à la maison, dans la
rue et, le pire, dans l’enceinte des établissements scolaires. Les
exemples à ce sujet sont nombreux et édifiants. Pourtant, des textes ont
été élaborés pour les protéger, mais nos maîtres et les premiers
responsables de nos écoles en font fi.
Des témoignages poignants nous interpellent, à l’exemple de ce petit
garçon d’Oran d’à peine 7 ans qui se fait battre tous les jours par sa
maîtresse qui s’acharne sur lui comme une forcenée, en lui laissant des
bleus sur différentes parties du corps ou lui couvrant le visage de
crachats.
Cette adolescente de 14 ans qui poursuit ses études dans une école
privée à Alger a été la risée de ses camarades lors d’un cours de
français orchestrée par son professeur. Elle a été choisie comme modèle
type de la satire, thème de la leçon ce jour-là. Ainsi, les enchères
allaient bon train. C’est sa chevelure qui sera prise en exemple.«ses
cheveux sont moches», dira un élève ironique.
«Encore un terme plus fort, encore», renchérit le prof. Un autre
camarade prend le relais en riant aux éclats : «Ils sont rêches, on
dirait un arbre», pointant du doigt ses cheveux. Notre victime,
tétanisée, restera immobile, subissant les sarcasmes de sa classe durant
toute la séance de tyrannie.
Tournée en dérision, elle quittera les lieux en pleurs, appelant au
secours ses parents, en leur jurant qu’elle ne remettra plus les pieds à
l’école.
Des parents impuissants face au chantage des enseignants qui, eux,
profitent sans doute de l’incurie de leurs supérieurs pour exercer leur
pouvoir, une société civile mal organisée et, pendant ce temps, des
enfants continuent d’être agressés dans leur cœur et dans leur chair,
humiliés, torturés, gardant des traces indélébiles de leurs sévices.
Une situation qui dure et qui va en s’amplifiant. Qui les protègera ?
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