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Rubrique Ce monde qui bouge

Guerre d’images et désinformation

UN FAUX BÉBÉ en plastique ? Cet enfant de 5 mois que pleure sa maman à Ghaza n’est pas un bébé en plastique comme l’affirme M. Estrosi, maire de Nice, sur France-3. Il s’appelle Hani al-Zahar. L’image a été vérifiée et authentifiée. Il ne s’agit pas d’une poupée que mettraient en scène les Palestiniens pour faire croire à l’existence de bébés tués par l’armée de Netanyahu comme l’assurent des médias israéliens et européens. Après son propos infâme, François Estrosi ne sort pas grandi. Il est dans le déni. Il est dans son rôle. N’a-t-il pas interdit toute manifestation propalestinienne à Nice ?

GUERRE DE L’IMAGE ? «Il y a une guerre de l’image», a dit le maire de Nice. C’est vrai. Dans cette guerre de Tel-Aviv contre les Palestiniens, l’image est devenue centrale en raison de son potentiel de viralité sur les réseaux sociaux. Elle a permis aux Palestiniens de contourner le black-out médiatique imposé par Tel-Aviv avec la complicité active des grands médias occidentaux qui censurent tout ce qui nuit à l’image d’Israël. Cela change tout. Et ça préoccupe Netanyahu et ses amis qui, en leur for intérieur, doivent regretter cette époque de la 1re guerre du Golfe, qui avait fait de la maîtrise de l’image par le Pentagone la possibilité de mieux vendre sa guerre à l’opinion publique, et ce, grâce à CNN première chaîne TV au monde à traiter l’info en continu et en temps réel.
Que voyaient alors les centaines de millions de téléspectateurs ? Non des images de terrain sur la souffrance des civils irakiens mais des images nocturnes en direct, montrant le ciel de Baghdad illuminé par les tirs de la DCA irakienne comme dans une fête et des images de pilotes à bord d’avions de combat fixer des cibles sur leurs écrans et déclencher des tirs de missiles comme dans un jeu vidéo… Quant au nombre de victimes, le téléspectateur n’en savait rien.
Le fait majeur aujourd’hui est que ce type d’images-info à sens unique n’est plus possible. Grâce aux réseaux sociaux, des journalistes et des lanceurs d’alertes palestiniens, munis de simples smartphones, parviennent, au prix de leur vie, à contourner le black-out médiatique que tente d’imposer Tel-Aviv, en diffusant des images réelles, des images de terrain, pas des images-cible. Et que Tel-Aviv essaie d’arrêter, en ciblant délibérément ces journalistes en première ligne «qui sont les yeux et les oreilles du monde» comme les qualifie la FIJ (Fédération internationale des journalistes) — 87 d’entre eux ont été tués –, en détruisant les rédactions en place, en coupant internet… Même les bureaux de la BBC, de Reuters, de l’AFP, d’El Jazeera ont été frappés. «Israël, dénonce Nasser Abou Baker, président du Syndicat des journalistes palestiniens (PJS), ne souhaite pas que le monde puisse avoir connaissance des exactions menées par son armée».

IMAGES TOUJOURS, celles de la propagande israélienne qui a laissé ses soldats diffuser des images de guerre. Sauf que parmi le flot d’images diffusées, certaines ne collent pas à ce que veut montrer la propagande guerrière de Tel-Aviv. Il en est ainsi de ces images de Palestiniens dénudés présentés comme des combattants du Hamas. L’une des séquences diffusées par les médias israéliens montre un homme en slip présenté comme un djihadiste et brandissant en l’air son arme en signe de reddition ! Reste qu’il s’agit d’un grossier montage comme l’a montré le spécialiste en désinformation Marc Owen Jones cité par Middle East Eye. Selon lui, on entend nettement un militaire israélien ordonner au prisonnier : «Prends l’arme que je t’ai donnée, ne tire pas. Marche lentement et laisse-la par terre de l’autre côté» ! L’histoire ne dit pas comment ce «combattant», qui dans la vie s’appelle Qeshta al-Masry, patron d’un atelier d’aluminium, a pu se déshabiller tout en gardant son arme en l’air ? Or chacun sait que l’armée israélienne ne fait pas de prisonniers, comme l’a prouvé la mort de ces trois otages israéliens tués par des militaires israéliens alors qu’ils brandissaient des drapeaux blancs !
Terminons par ces deux infos passées sous silence : la première, la mort de ces deux Palestiniennes chrétiennes tuées samedi dernier dans la paroisse catholique de Ghaza. Si le crime avait été commis par Daech, les médias occidentaux en auraient fait des tonnes. Le drame de cette femme et de sa fille est qu’elles sont arabes palestiniennes. La seconde, Human Rights Watch qui accuse Tel-Aviv d’utiliser la famine comme arme de guerre.
À jeudi.
H. Z.

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