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Rubrique Ce monde qui bouge

Le FMI à Alger, François Hollande et la Syrie

Quand une délégation du FMI séjourne aussi longtemps à Alger, ce n’est pas pour tresser des lauriers aux autorités politiques. Que dit l’institution financière internationale ? Elle estime qu’en Algérie, «avec une dette publique relativement basse et une dette extérieure faible, il est possible de renforcer les finances publiques graduellement. La consolidation budgétaire est nécessaire pour ajuster le niveau des dépenses au niveau réduit des recettes, mais elle peut se faire à un rythme régulier sans recourir au financement monétaire de la Banque centrale».
Autrement dit, le recours au financement non conventionnel, à savoir la planche à billets, même à titre provisoire, n’est pas nécessaire. Il risque «d’aggraver les déséquilibres, accentuer les tensions inflationnistes et accélérer la perte de réserves de change» lesquelles se situent à moins de 100 milliards de dollars.
Quant à l’élimination du marché parallèle des changes préconisé par le FMI, où s’échangent d’énormes masses d’argent échappant au contrôle de l’Etat – c’est un vrai problème — au moyen d’une «dépréciation progressive du taux de change», il ne semble pas que l’on s’oriente dans cette direction.
A une année de la présidentielle à laquelle tout porte à penser qu’Abdelaziz Bouteflika sera candidat (pour un cinquième mandat), «ajuster le niveau des dépenses au niveau réduit des recettes» comme le préconise le FMI, à savoir ne pas dépenser plus que ce qu’on a «en poche», ou dit autrement, ne pas vivre au-dessus de ses moyens, n’est pas porteur électoralement. De ce fait, la tentation est grande de voir le gouvernement dépenser plus que de besoin pour s’assurer une paix sociale d’ici l’élection présidentielle, et pour ce faire, puiser dans les réserves de change, tout en pariant sur une hypothétique remontée des cours du baril de pétrole.
«Quel que soit le dosage de politique économique des autorités – poursuit le FMI — une masse critique de réformes structurelles est nécessaire pour promouvoir l’émergence d’une économie tirée par le secteur privé et diversifiée, et réduire ainsi la dépendance au pétrole et au gaz. Il convient d’agir sans tarder sur plusieurs fronts pour simplifier la bureaucratie, améliorer l’accès au crédit, renforcer la gouvernance, la transparence et la concurrence, ouvrir davantage l’économie à l’investissement étranger, améliorer le fonctionnement du marché du travail et l’adéquation entre les emplois et les compétences, et favoriser l’emploi des femmes.» Décodé : l’Algérie ne doit pas faire dans la demi-mesure, un libéralisme débridé, mais opter résolument pour un libéralisme tout court avec ce que cela implique comme changements structurels et institutionnels.
La difficulté est que dans les conditions sociopolitiques actuelles, il sera difficile de mettre en œuvre les réformes structurelles qui, même si elles sont d’inspiration libérale, vont mettre en cause des positions acquises par ces groupes d’intérêts – oligarques, spéculateurs, rentiers, qu’importe le terme par lequel on les désigne – qui ne voudraient pas voir l’Etat rentier laisser place à un Etat au service de l’intérêt général, Etat qui reste à construire.
La Syrie encore. Estimant que «les lignes rouges ne peuvent concerner les seules armes chimiques», l’ex-Président François Hollande a préconisé l’instauration de zones d’exclusion aérienne au-dessus de la Ghouta, encerclée par les forces de Bachar, et d'Afrin, sous contrôle kurde (Nord-Ouest syrien) encerclée par l’armée turque : «Quel est cet allié turc qui frappe nos propres alliés avec le soutien au sol de groupes djihadistes ?» s’indigne l’ex-Président français.
Le fait est qu’on ne peut, d’un côté, accuser Ankara d’envahir l’enclave kurde syrienne avec l’aide des islamistes enrôlés sous le drapeau de l’Armée syrienne libre (ASL) et, de l’autre, voler au secours de ces mêmes islamistes de l’ASL encerclés dans la Ghouta parce qu’ils combattent le régime de Damas. Car, dans les deux cas, il s’agit des mêmes groupes. A titre d’exemple, Failak Cham est présent dans la Ghouta contre l’armée de Bachar et à Afrin (kurde) aux côtés de l’armée turque. Plus encore, Ankara a aidé l’ASL à chasser Fatah al Cham (ex-Front al Nosra) du nord de la Syrie. Et cela, François Hollande ne peut l’ignorer.
Menaçant, F. Hollande a ajouté : «La Russie est la puissance principale [en Syrie] et le risque est sérieux d’une escalade si aucune limite ne lui est fixée.» «La Russie se réarme, si elle est menaçante elle doit être menacée.» Réponse d’Emmanuel Macron : «Si vous voulez faire peur à des puissances qui décident des choix militaires, [il faut] intervenir militairement. La France n’interviendra pas militairement sur le sol en Syrie, je vous le dis très fermement.»
Le vrai problème est que rien n’est tenté pour offrir une alternative au recours à la force militaire, une alternative basée sur un compromis négocié entre tous les protagonistes de la crise syrienne. Alors que chacun sait ce qu’a donné l’usage de la force en Libye et en Irak.
H. Z.

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