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Rubrique Constances

À quoi servent les chefs de daïra ?

Les grands blasés peuvent être sympathiques. Le problème est qu’à la base, ils étaient de petits prétentieux.

Pour qu’il n’y ait aucun malentendu : dans le titre que j’ai choisi pour ce texte, ce n’est pas vraiment des chefs de daïra, c’est-à-dire des personnes qu’il s’agit. N’allez surtout pas comprendre que la daïra, en tant qu’institution de l’État, c’est bien et que ce sont seulement les fonctionnaires affectés à leur gestion qui posent problème. J’aurais même tendance à dire que c’est plutôt l’inverse, puisqu’il ne peut pas y avoir de chefs de daïra sans daïras mais j’aurais du coup fait un cadeau globalement immérité à un corps de l’administration publique qui s’est rarement illustré par des actions ou des idées de génie. Parce qu’on a beau dire, l’idée qu’ont les Algériens de ces responsables n’est pas très haute. Enfin, quand ils en ont une, d’idée. Parce que c’est généralement par un très significatif haussement d’épaules, quand ce n’est pas par un écarquillement des yeux intrigué, que nos compatriotes vous… parleront du chef de daïra de leur localité. J’espère n’avoir pas à fournir plus d’explication pour que les choses deviennent claires : l’essentiel des citoyens de notre vaste et beau pays ne savent strictement rien de «leur» chef de daïra. Ils ne le connaissent pas physiquement parce qu’il est généralement «bunkérisé» dans son bureau ou sa résidence. Il n’y a… aucune raison pour qu’un Algérien ordinaire voie « son » chef de daïra ; il devrait y en avoir plein, des raisons mais… c’est comme ça. Dans les chantiers au sens large ? Trois possibilités : il n’y en a pas, il y en a quelques-uns mais le chef de daïra n’y va pas ou il y en a un mais l’Algérien ordinaire s’en fout comme de son avant-dernier débardeur. Théoriquement, la daïra est une institution de l’État, intermédiaire entre la wilaya et les municipalités dont elle est censée coordonner et… contrôler l’action publique locale. Et dans la vraie vie ? Bah, rien. Ça ne délivre même plus les cartes d’identité, les passeports, les cartes grises…, ce n’est pas compliqué de voir ce que je veux dire. Aujourd’hui, c’est jeudi et j’étais censé consacrer cet espace à un libre délire. Puis j’ai cette information relatant l’installation de trois nouveaux chefs de daïra quelque part dans notre vaste et beau pays, plus précisément à Naâma. Ça ne m’a pas vraiment changé ! J’ai quand même appris que dans cette belle région d’Algérie qui me semble un peu méconnue, allez savoir pourquoi, il y a une… daïra qui s’appelle Sfissifa. Je ne sais pas pour vous mais en ce qui me concerne, je trouve le nom vraiment mignon.
S. L.

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